Le Conseil supérieur de la magistrature a confirmé ce 29 août 2025 que l’arrêt dans l’affaire RP 22/CR opposant le Ministère public à Constant Mutamba Tungunga, ancien ministre de la Justice, sera prononcé le mardi 2 septembre 2025. Le communiqué officiel, signé par le secrétaire permanent et porte-parole du Conseil, le conseiller Nduba Kilima, rappelle que cette affaire " n’est ni particulière, ni spéciale" et que le droit sera dit en toute indépendance.
Des soutiens mobilisés contre toute condamnation
Mais loin des prétoires, le dossier Mutamba prend une tournure éminemment politique. Depuis plusieurs jours, les partisans de l’ancien ministre organisent des rassemblements massifs, tant devant sa résidence qu’aux abords de la Cour de cassation. Ces mobilisations ont déjà paralysé la capitale la semaine dernière, témoignant de l’ampleur du soutien populaire dont il bénéficie.
Les slogans entendus convergent tous vers une même idée : Mutamba serait victime d’un complot visant à briser sa carrière politique plutôt qu’un détourneur de fonds comme le soutient l’accusation. Sur les réseaux sociaux, ses sympathisants multiplient vidéos et messages accusant la justice d’instrumentalisation. "On veut condamner un homme qui défend le peuple", lâche un manifestant rencontré à Kinshasa.
Le Conseil supérieur appelle au calme
Face à cette mobilisation, le Conseil supérieur de la magistrature a mis en garde contre tout débordement le jour du prononcé. Le communiqué officiel déconseille tout attroupement autour de la Cour, prévenant que toute tentative de trouble à l’ordre public exposera ses auteurs à des poursuites pénales.
Le droit sera dit dans le respect des règles d’un procès équitable, non pas sous pression de la rue ni sous influence des réseaux sociaux ", a souligné le porte-parole Nduba Kilima, insistant sur l’indépendance des juges.
Une décision à haut risque
L’annonce du verdict, prévue le 2 septembre 2025, place Kinshasa dans une atmosphère tendue. Entre une rue mobilisée contre la condamnation de Mutamba et une justice qui se veut imperturbable, la capitale pourrait revivre des scènes de crispation.
Au-delà du sort d’un ancien ministre, ce procès cristallise un débat plus large : la justice congolaise peut-elle trancher sereinement des affaires sensibles, sans céder ni à la pression populaire ni aux accusations de complot politique ?
Le verdict Mutamba apparaît désormais comme une véritable épreuve , à la fois pour la crédibilité des institutions judiciaires et pour la stabilité de Kinshasa.