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La résidence de Jean-Marc Kabund, président de l’Alliance pour le changement (A-Ch), est encerclée depuis les premières heures de ce lundi 15 décembre par d’importants dispositifs de la police nationale. Plusieurs véhicules des forces de l’ordre sont déployés autour de son domicile, l’empêchant de quitter les lieux et de rejoindre les militants de son parti politique. La situation demeure tendue, renforçant le climat d’incertitude qui entoure la marche pacifique annoncée pour ce jour dans la capitale.
Dès le matin, cette présence policière massive a contribué à installer un climat de peur à Kinshasa. Dans plusieurs quartiers, de nombreux habitants ont préféré s’abstenir de sortir, redoutant d’éventuelles violences liées à cette mobilisation de l’opposition, pourtant annoncée comme pacifique. Une atmosphère lourde qui témoigne de la fébrilité ambiante à l’approche de la manifestation.
Cette situation intervient dans un contexte de bras de fer ouvert entre l’opposition et les autorités urbaines. En réaction à une correspondance de l’Hôtel de ville de Kinshasa invoquant l’interdiction de l’itinéraire choisi, Jean-Marc Kabund avait, dès samedi, publié une déclaration virulente sur son compte X, accusant le pouvoir en place de violer la Constitution et de verser dans « l’arbitraire et l’oppression ».
L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale soutient que l’interdiction de la marche constitue une violation de l’article 26 de la Constitution, qui garantit la liberté de manifestation pacifique. Il rappelle que le régime en vigueur consacre un régime d’information préalable et non d’autorisation, accusant les autorités d’avoir volontairement ignoré cet esprit constitutionnel. Jean-Marc Kabund dénonce également le financement présumé de contre-marches et le recours à des groupes violents pour intimider les manifestants.
Selon lui, cette restriction des libertés publiques illustre une dérive autoritaire du pouvoir, incapable de répondre aux préoccupations majeures des Congolais, notamment l’insécurité dans l’Est du pays. Malgré la position de l’autorité urbaine, l’opposant a soutenu que la marche est bel et bien maintenue. Il a appelé la population à manifester pacifiquement.
Pour rappel, dans une lettre datée du 11 décembre 2025 et signée par le directeur de cabinet du gouverneur, Élie Luba Kalowe, l’Hôtel de ville avait indiqué ne pas pouvoir “prendre acte” de la marche projetée, invoquant un arrêté provincial de 2021 interdisant les manifestations dans certaines zones de Kinshasa.
À l’heure où ces lignes sont écrites, l’encerclement du domicile de Jean-Marc Kabund et la paralysie partielle de la ville relancent le débat récurrent sur l’encadrement des manifestations publiques, le respect des libertés fondamentales et le maintien de l’ordre.
Le Tremplin