La Fédération de Karaté du Congo (FEKACO) traverse l’une des zones de turbulence les plus graves de son histoire récente. Ce qui aurait pu relever d’un simple différend interne s’est transformé en une véritable crise institutionnelle, marquée par des décisions illégales, des violations flagrantes des textes et une tentative assumée de prise de pouvoir en dehors de tout cadre statutaire.
Des frondeurs suspendus… devenus fauteurs d’illégalité
Tout commence lorsque le comité fédéral, seul organe habilité à exercer le pouvoir exécutif entre deux assemblées générales, suspend des membres qualifiés de frondeurs pour atteinte à l’ordre institutionnel. Cette décision, prise conformément aux statuts et au règlement intérieur, visait notamment le secrétaire général Alain Mbaka et le vice-président Jean-Claude Mutshipanda, identifiés comme les principaux instigateurs des troubles.
Contre toute logique juridique et statutaire, ces mêmes frondeurs, déjà suspendus et donc déchus de toute capacité décisionnelle, ont cru pouvoir riposter deux jours plus tard en suspendant à leur tour les présidents des ligues qui avaient statutairement soutenu le Comité fédéral. Pire encore, ils sont allés jusqu’à radier le président fédéral pourtant régulièrement réhabilité, dans une démarche qualifiée par plusieurs observateurs de pure forfaiture institutionnelle.
Une assemblée générale tenue en violation des statuts
L’un des points les plus graves de cette dérive reste la tenue d’une assemblée générale dite “des frondeurs”, organisée sans respecter les prescriptions claires des textes de la FEKACO. Les statuts sont pourtant sans ambiguïté : une assemblée générale ne peut se tenir qu’avec l’aval du comité fédéral, et avec la participation majoritaire des responsables des ligues.
Or, dans ce cas précis, le comité fédéral n’a jamais donné son aval, et plusieurs présidents de ligues, majoritaires, ont explicitement désapprouvé cette initiative. Dès lors, cette assemblée est juridiquement nulle et sans effet, quels que soient les simulacres de décisions qui en ont découlé.
Instrumentalisation politique : une ligne rouge franchie
Plus inquiétant encore, les frondeurs semblent fonder leur ultime espoir sur un candidat-président présenté comme “proche du pouvoir”, dont le seul argument politique serait de porter le nom de famille du Président de la République. Une confusion dangereuse et inacceptable.
Le sport est apolitique par essence, et nul ne peut, sous prétexte d’une prétendue obédience au Chef de l’État, l’entraîner dans une aventure irrégulière destinée à ternir inutilement son image. Instrumentaliser le nom du Président de la République pour légitimer des actes illégaux relève non seulement de l’imposture, mais aussi de l’irresponsabilité.
Freddy L’A Kombo, seul habilité à engager la FEKACO
Sur le plan juridique, la situation est pourtant limpide : Freddy L’A Kombo est le seul président reconnu et habilité à engager la FEKACO. Une note circulaire officielle interdit formellement à l’aile dissidente, qualifiée désormais de "comédiens" par plusieurs acteurs du milieu, de poser des actes engageant la Fédération.
Conscients de leur illégalité, ces derniers ont d’ailleurs changé de stratégie : après avoir autrefois médiatisé chaque “décision”, ils ont cette fois gardé leurs actes loin des médias, conscients du caractère burlesque et juridiquement vide de leurs prétendues sanctions.
Une FEKACO prise en otage
La FEKACO ne peut continuer à être prise en otage par des ambitions personnelles, des calculs politiques mal assumés et des violations répétées des textes. Le karaté congolais mérite mieux que des comédies institutionnelles, des décisions fantômes et des crises artificielles.
Pour Le Tremplin, l’urgence est claire : le respect strict des statuts, la restauration de l’autorité légitime et la fin de l’imposture. À défaut, ce ne sont pas seulement les institutions sportives qui vacillent, mais la crédibilité même du sport congolais.