.png)
Après quatre années de léthargie institutionnelle, le Comité Olympique Congolais (COC) sort enfin de son silence. Dans un communiqué rendu public le 10 octobre, le Secrétariat général du COC, sous la signature d’Alain Badiashile Kayatshi, a annoncé la tenue des élections pour le renouvellement des membres du Comité Exécutif. Le scrutin est fixé au vendredi 14 novembre 2025, conformément aux dispositions de la Charte Olympique et des statuts de l’institution.
Un chronogramme détaillé, validé lors de la réunion extraordinaire du Comité Exécutif tenue le 19 septembre dernier, accompagne cette annonce. Il balise toutes les étapes du processus électoral, de la communication des critères d’éligibilité (prévue ce 11 octobre) à la campagne électorale, jusqu’à l’élection proprement dite.
Mais cette initiative, aussi attendue soit-elle, arrive comme un dernier soubresaut d’un mandat qui n’aura tenu aucune de ses promesses.
Un mandat de promesses trahies
Élu en grande pompe en novembre 2021, le président Amos Mbayo Kitenge et son équipe s’étaient engagés à faire du COC une institution dynamique, tournée vers l’excellence, avec pour cap : décrocher enfin une médaille olympique pour la RDC. Quatre ans plus tard, le rêve s’est effondré, faute de stratégie, d’organisation et de vision.
Le bilan est sans appel :
Aucune réforme structurelle n’a vu le jour.
Les commissions spécialisées, censées renforcer la gouvernance du mouvement olympique congolais, n’ont jamais été mises en opération, ni même officiellement notifiées à leurs membres.
Zéro assemblée générale ordinaire statutaire n’a été organisée pendant les quatre années de mandat, en violation flagrante des statuts.
Une communication quasi inexistante, si ce n’est pour justifier l’injustifiable.
À bien des égards, ce mandat aura été marqué par l’immobilisme, l’opacité et l’inertie, là où il aurait fallu de l’audace, de l’innovation et du leadership.
Vers un renouveau ou un simple recyclage ?
L’annonce des élections soulève une question essentielle : le processus électoral en cours permettra-t-il un vrai renouveau ? Ou s’agira-t-il d’un recyclage des mêmes figures usées, ayant largement démontré leurs limites dans la gestion du sport congolais ?
Les prochaines semaines seront déterminantes. Si le COC souhaite regagner la confiance des sportifs, des fédérations et du public congolais, il doit garantir un processus électoral transparent, inclusif et équitable.
Il est temps de mettre fin à l’affairisme, à la gestion clanique et à la routine statutaire. Le sport congolais mérite mieux. Il a besoin de managers passionnés, visionnaires et compétents, capables de hisser le drapeau national sur les podiums internationaux et d’incarner les valeurs olympiques.
Un appel à la responsabilité
Le communiqué du COC précise que les fédérations et groupements sportifs affiliés sont appelés à s’impliquer pleinement dans ce processus électoral. Le Secrétariat général restera ouvert même les week-ends pour recevoir les candidatures et les listes de délégués. Un signe, peut-être, que l'heure est grave, et que chacun est appelé à jouer sa partition.
Le sport congolais ne peut plus se permettre un autre mandat d’attentisme. À la croisée des chemins, le Comité Olympique Congolais doit choisir : persister dans l’immobilisme, ou entamer une véritable reconstruction. Le choix appartient désormais aux acteurs du mouvement sportif.
Par Charles Masudi
