Stage à Dubaï, tournoi en Tanzanie, regroupement anticipé à Kinshasa : tous les ingrédients étaient réunis pour lancer une campagne solide. Et pourtant, le jeu peine à convaincre. Les résultats sont absents. Et la communication du sélectionneur vire au pilotage à vue.
Un homme seul face à un problème collectif
Depuis son arrivée avant 2022, Otis Ngoma cumule les déconvenues : zéro victoire, zéro but inscrit en CHAN. S’il n’est pas seul sur le banc, il est en revanche seul à porter la ligne directrice, seul à justifier les choix, seul à répondre aux critiques. Et cela commence à se voir.
Face à l’accumulation d’échecs, la Direction Technique Nationale doit envisager une approche nouvelle : adjoindre à Ngoma un collège d’entraîneurs. Il ne s’agit pas ici de le désavouer, mais de renforcer les capacités d’analyse, de prise de décision et d’accompagnement technique du groupe.
Une pratique courante dans les grandes nations
Dans le football moderne, les grandes performances ne sont plus l’œuvre d’un seul homme. Elles reposent sur un staff étoffé, où les responsabilités sont partagées entre plusieurs profils complémentaires : un technicien offensif, un analyste vidéo, un préparateur mental, etc.
Pourquoi la RDC, double championne du CHAN, devrait-elle rester enfermée dans une approche centralisée et rigide ?
Le football évolue, les méthodes aussi. Avoir un collège d’entraîneurs permettrait non seulement de fluidifier les prises de décisions, mais aussi de rééquilibrer le rapport entre le staff et les joueurs. Un staff pluriel, c’est aussi un dialogue technique plus riche, des solutions mieux construites, et une pression moins écrasante sur un seul sélectionneur.
Un changement encore possible
Avec deux matchs à disputer, rien n’est encore totalement perdu pour les Léopards. Mais persister dans le même schéma de gestion du groupe serait suicidaire. La solution existe : une gouvernance technique partagée, une cellule d’expertise élargie et un leadership réparti.
Ce n’est pas une question de prestige personnel, mais d’intérêt national. Si la RDC veut éviter une nouvelle élimination honteuse, elle doit avoir le courage d’introduire cette réforme dès maintenant.