Félix-Antoine Tshisekedi revoit sa position sur le quitus fiscal. Conscient des tensions croissantes que cette exigence fait peser sur les opérateurs économiques, le président de la République démocratique du Congo a annoncé, lors du Conseil des ministres du vendredi 18 juillet, un moratoire ciblé sur certaines dispositions de cette mesure introduite par la loi de finances 2025. Un geste d’apaisement envers le secteur privé, en quête de stabilité dans un climat d’affaires déjà fragile.
« Bien que ces dispositions traduisent une volonté louable de renforcer la discipline fiscale, leur mise en œuvre semble engendrer des difficultés opérationnelles qui affectent directement le fonctionnement du secteur privé », a reconnu le chef de l’État. Plusieurs effets pervers ont été évoqués, notamment des blocages contractuels entre entreprises, des difficultés d’accès aux crédits, ou encore une baisse de l’attractivité financière du pays.
Le président a particulièrement pointé du doigt certaines applications jugées trop rigides du quitus fiscal : obligation de présenter ce document pour le paiement des créances inter-entreprises, pour l’ouverture de comptes bancaires par des non-résidents, ou encore pour l’obtention de cartes de travail par des expatriés. « Cela impose des contraintes disproportionnées, aux conséquences immédiates sur l’activité économique », a-t-il alerté, tout en appelant à une fiscalité « plus équilibrée ».
Dans cette optique, le président Tshisekedi a chargé la Première ministre de conduire des discussions techniques avec la Cellule Climat des Affaires, les ministères concernés et les représentants du secteur privé. L’objectif de ces concertations est d’évaluer l’impact réel de cette exigence fiscale et de proposer, si nécessaire, des ajustements ou amendements à intégrer dans la prochaine loi de finances.
En attendant les conclusions de ces échanges, un moratoire ciblé s’appliquera sur les aspects les plus contraignants du dispositif. « L’objectif de cette démarche demeure celui d’asseoir une gouvernance fiscale rigoureuse, équitable et prévisible, au service de la stabilité et de la croissance de notre économie », a conclu le président congolais.
Une bouffée d’air que les milieux d’affaires accueillent avec soulagement, dans l’espoir de réformes plus pérennes à venir.
ST