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Le gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, a officiellement été suspendu de ses fonctions par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières. Dans un message officiel daté du 16 juillet 2025 et numéroté 25/CAB, le ministre Ndeze Katurebe Jean Baptiste a notifié la décision de suspension, tout en instruisant Martin Kazembe, vice-gouverneur, d’assurer l’intérim à la tête de la province.
La décision intervient dans un contexte politique tendu, alors que Jacques Kyabula avait été convoqué à Kinshasa pour s’expliquer sur ses propos tenus lors du meeting du 30 juin dernier. Ce jour-là, à l’occasion des célébrations de l’indépendance, le gouverneur avait affirmé publiquement que Joseph Kabila et Corneille Nangaa ne sont pas les responsables de la guerre dans l’Est de la RDC, suscitant l’émoi au sein de la hiérarchie politique à Kinshasa. Une sortie mal perçue par le pouvoir central, qui semble y avoir vu une prise de position en porte-à-faux avec la ligne officielle.
Dans son télégramme, le VPM de l’Intérieur souligne que la mesure est motivée par “ l’indisponibilité ” du gouverneur, consécutive à ses propres messages adressés à Kinshasa, notamment celui du 10 juillet 2025. Il demande ainsi à Martin Kazembe de “ prendre toutes les dispositions nécessaires aux fins d’assurer l’intérim pour ne pas bloquer le fonctionnement de la province”, conformément aux règles administratives en vigueur.
Cependant, cette suspension alimente de nombreuses spéculations. Certains observateurs et cadres politiques de la région y voient une manœuvre politique, voire un règlement de comptes. “Jacques Kyabula n’a fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, y compris le président Tshisekedi lui-même qui a plusieurs fois affirmé que le M23 est un bras armé du régime de Kigali”, commente un cadre local sous couvert d’anonymat.
Dans l’immédiat, Martin Kazembe devra assurer la continuité des affaires provinciales dans un climat marqué par les tensions et les incertitudes. L’avenir politique de Jacques Kyabula, longtemps considéré comme proche de l’ancien président Kabila tout en collaborant avec le pouvoir actuel, reste pour l’instant suspendu aux décisions de Kinshasa.
La population du Haut-Katanga, elle, reste dans l’expectative, alors que les enjeux de gouvernance, de sécurité et de stabilité économique demeurent importants pour cette province stratégique du sud-est du pays.
Rédaction
