Hier joyau du patrimoine sportif congolais, le stade Tata Raphaël de Kinshasa, célèbre pour avoir accueilli en 1974 le mythique combat de boxe entre Mohamed Ali et George Foreman, est aujourd’hui en ruines. L’arène, située à Kalamu, sombre dans l’abandon, livrée à la saleté, à l’insécurité et à une gestion décriée.
Malgré une activité régulière cultes, concerts, tournois et meetings politiques les revenus générés ne se traduisent par aucune amélioration visible. Gradins délabrés, sanitaires insalubres, absence d’électricité, et prolifération des gangs de rue (les “Kuluna”) ont transformé ce lieu emblématique en zone de non-droit.
Au centre des critiques, Madame Lady Bwira Iyungu, gestionnaire du stade depuis 2019, est accusée d’inaction, de présence aléatoire sur le terrain, et d’opacité dans la gestion des ressources. Selon plusieurs témoignages internes, ses méthodes alimentent un climat de résignation, voire de peur, chez les employés.
Ce laisser-aller suscite une question lancinante : où vont les fonds générés par l’exploitation du stade ? Pour les Kinois, la réponse se perd dans un silence institutionnel pesant. Beaucoup redoutent que cette déliquescence ne soit le fruit d’une complicité tacite.
Face à l’urgence, les appels à une intervention de l’État se multiplient. Le ministère des Sports est sommé d’agir. Le stade Tata Raphaël n’est pas un simple édifice, mais un pan vivant de l’histoire congolaise. Le laisser périr, c’est renoncer à une mémoire collective et à un avenir sportif. Il est temps que ce monument retrouve la place qu’il mérite.
Rédaction