À peine 48 heures après ce qui a été perçu comme un one man show du président américain Donald Trump et de son entourage, la réalité du terrain a rappelé la gravité de la situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo. La cité de Luvungi est tombée entre les mains des groupes armés, les bombardements ont dépassé les frontières nationales, et un climat de peur s’est installé au sein des populations. Les inquiétudes grandissent et une question centrale demeure : quelle est réellement l’efficacité de la méthode de résolution des conflits prônée par Donald Trump ?
Le président américain aime projeter l’image d’un leader capable de taper du poing sur la table et d’imposer des cessez-le-feu rapides. Il cite volontiers ses interventions entre Israël et l’Iran, ou encore entre l’Inde et le Pakistan, où des tensions majeures ont été momentanément désamorcées.
Pourtant, l’approche adoptée dans le dossier RDC-Rwanda semble suivre une logique bien différente. Alors que Kinshasa a consenti à des compromis importants dans les récents accords, les retombées apparaissent davantage favorables à Kigali… et à Washington. Pour plusieurs analystes, dont Jacques Ndarabu, cette dynamique interroge : pourquoi la même fermeté américaine observée ailleurs ne s’applique-t-elle pas dans ce conflit où des millions de civils congolais subissent les conséquences depuis plus de deux décennies ?
En prolongeant le délai de trois mois pour obtenir une désescalade réelle, Donald Trump paraît donner un chèque en blanc au président Paul Kagame, laissant perdurer une situation qui, sur le terrain, continue de coûter cher aux populations congolaises. “On ne libère pas un peuple, c’est le peuple qui se libère lui-même”, rappelle Jacques Ndarabu, soulignant que la résolution durable du conflit ne peut se limiter à des déclarations spectaculaires ou à des promesses internationales non suivies d’actions contraignantes.
Alors que la situation sécuritaire se détériore et que les enjeux géopolitiques se complexifient, une réflexion profonde s’impose sur la crédibilité et l’équité des mécanismes internationaux de gestion des conflits. Pour la RDC, l’heure n’est plus aux effets d’annonce, mais à une stratégie claire qui place enfin au centre la sécurité et la dignité des populations.