L’opposant politique Jean-Marc Kabund a sévèrement critiqué, lundi, la gestion de la crise sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo par le président Félix Tshisekedi. Dans une déclaration publiée sur son compte X, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale a dénoncé ce qu’il qualifie de “contradictions” et de “manipulations” dans la communication du pouvoir face à l’avancée du M23 et aux discussions en cours avec le Rwanda.
Kabund dénonce un “discours changeant”
Revenant sur les déclarations passées du président de la République, Jean-Marc Kabund rappelle qu’il y a quelques mois, Félix Tshisekedi affirmait fermement qu’il ne négocierait ni avec Paul Kagame, ni avec les supplétifs du M23. Pour lui, l’attitude actuelle du gouvernement, marquée par la signature d’un accord à Washington et l’ouverture de discussions sécuritaires, contredit ces engagements initiaux.
Hier, c’était : “Nous n’allons pas négocier avec Paul Kagame et ses supplétifs du M23.” (…) Aujourd’hui, après avoir signé un “accord” avec Paul Kagame, on nous sert : “Il n’y aura ni mixage ni brassage.” De qui veut-on se moquer ?, écrit-il, accusant le Chef de l’État d’illusions stratégiques dans un contexte où, selon lui, le rapport de force militaire reste défavorable aux FARDC.
Pour Kabund, la communication présidentielle ne correspond plus aux réalités du terrain, où le respect du cessez-le-feu demeure fragile, et où les groupes armés maintiennent la pression dans plusieurs localités de l’Est.
Une marche pacifique ce 15 décembre
Dans la même publication, Jean-Marc Kabund appelle la population à participer à une marche pacifique le 15 décembre 2025. Cette mobilisation vise, selon lui, à défendre : l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la fin des hostilités à l’Est, le rétablissement du vivre-ensemble, et la tenue d’élections apaisées en 2028. Le point de départ est fixé à l’Échangeur de Limeté à 9h00.
Un meeting houleux le week-end dernier
Ce nouvel appel intervient quelques jours après un meeting de l’opposant au Camp Luka, meeting qui a dégénéré en affrontements. Des heurts avaient éclaté entre des militants de son parti, des policiers et des personnes présentées comme proches du pouvoir. Kabund avait été légèrement blessé lors des échangess de projectiles. Cet incident semble avoir renforcé la détermination de l’ancien cadre de l’UDPS, désormais à la tête de son propre mouvement, à maintenir la pression politique dans un contexte national déjà sous tension.
Un climat politique crispé
Alors que le gouvernement défend l’accord signé à Washington comme une étape vers la désescalade, plusieurs voix de l’opposition, dont celle de Kabund, y voient un aveu d’échec et un “ renoncement” face à l’agression rwandaise présumée.
À quelques jours de la marche annoncée, les observateurs s’interrogent sur la capacité des autorités à encadrer ces manifestations dans un contexte sécuritaire et politique tendu.
Le Tremplin