La polémique née sur les réseaux sociaux après la marche organisée le 19 décembre 2025 par le Secrétaire permanent de l’Union sacrée, le professeur André Mbata, continue d’alimenter les débats politiques. Face aux interprétations multiples et parfois tendancieuses, Augustin Kabuya Tshilumba, Secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi, président par intérim du parti présidentiel et membre du Présidium de l’Union sacrée, est sorti de son silence par une déclaration au ton ferme et sans ambiguïté.
Dans ce message posté sur X, Kabuya opère un désengagement clair et public vis-à-vis de cette initiative, affirmant n’avoir pris part ni de près ni de loin à l’organisation de ladite marche. Plus encore, il précise avoir appris l’existence de l’événement uniquement via les réseaux sociaux, au même titre que plusieurs autres membres du Présidium, soulignant ainsi l’absence totale de concertation institutionnelle.
Une marche sans mandat politique officiel
Le responsable de l’UDPS insiste sur un point central : cette activité n’engage ni l’Union sacrée, ni ses organes dirigeants, ni le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, désigné comme la Haute Autorité politique de référence. En filigrane, il rejette toute tentative de récupération politique ou de mise en scène visant à associer cette marche à une démonstration de popularité ou à une action officielle du Chef de l’État.
Kabuya rappelle par ailleurs que ni décision collective, ni cadre formel de coordination n’ont précédé cette initiative. Une précision lourde de sens dans une plateforme censée fonctionner sur la base de la collégialité et de la discipline politique.
Le non-dit : une fracture interne et une mise en garde
Au-delà des mots soigneusement choisis, le message de Kabuya révèle plusieurs non-dits significatifs. D’abord, il met en lumière une faille interne au sein de l’Union sacrée, où des initiatives individuelles semblent désormais être prises en dehors des circuits décisionnels établis. Ensuite, il s’agit d’un recadrage politique à peine voilé à l’endroit d’André Mbata, dont l’activisme apparaît, à la lecture du communiqué, comme solitaire et non mandaté.
Autre signal fort : Kabuya réaffirme que lui seul est statutairement habilité à engager l’UDPS/Tshisekedi, à parler en son nom et à initier des actions publiques sous son label. Une manière de verrouiller l’autorité politique et organisationnelle du parti présidentiel, tout en coupant court aux initiatives parallèles susceptibles de créer la confusion.
Discipline et stabilité comme lignes rouges
En conclusion, le Secrétaire général de l’UDPS réaffirme l’attachement de son parti à la discipline interne, au respect des procédures et à la cohérence politique, présentées comme des conditions indispensables à la consolidation de l’action présidentielle et à la stabilité des institutions.
Derrière une mise au point officielle, le message d’Augustin Kabuya sonne donc comme un avertissement politique clair : toute action menée au nom de l’Union sacrée ou du parti présidentiel en dehors des cadres établis expose ses initiateurs à un isolement politique, voire à des conséquences internes. Une sortie qui, loin d’éteindre le débat, révèle les tensions latentes au sommet de la majorité présidentielle.
Le Tremplin