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Par Tom’s Kapaya
Opérant presque seule dans le ciel congolais après la faillite de Congo Airways et l’inefficacité d’Air Congo, la Compagnie Africaine d’Aviation (CAA) continue d’exposer les voyageurs à une expérience de plus en plus chaotique. Le jeudi 6 novembre 2025, à l’aéroport international de N’djili, la compagnie a une fois de plus montré les signes d’une gestion interne défaillante, transformant le vol Kinshasa–Kindu en un véritable parcours du combattant.
Une gestion des billets digne d’un système artisanal
Le dysfonctionnement a atteint son paroxysme dès l’embarquement. Plusieurs passagers ont constaté que le même numéro de siège avait été attribué à trois voyageurs différents. Dans un contexte où le contrôle informatique semble quasi inexistant, la règle tacite s’est imposée : celui qui entre en premier s’assoit, les autres restent à quai.
Quel désordre! La CAA a vendu des billets de la plus mauvaise des manières. Trois personnes avec le même numéro de place à bord ! Dans ces conditions, la place revient d’office à celui qui monte le premier. Les autres doivent négocier ou tout simplement renoncer, témoigne un client, visiblement exaspéré.
Pire encore, ce passager affirme avoir embarqué avec le billet d’une autre personne. Les agents au sol, dépassés par les événements, ont exigé la présentation de pièces d’invalidité pour certains voyageurs avant d’autoriser l’accès à bord. Il a fallu l’intervention du chef d’escale pour débloquer la situation, entraînant un retard de 45 minutes au décollage de l’Airbus A320.
Bagages égarés et mécontentement généralisé
Comme si cela ne suffisait pas, de nombreux passagers ont rapporté la non-livraison de leurs bagages à l’arrivée. Une situation qui tend à se banaliser sur les vols domestiques de la compagnie. “Nos valises sont restées à Kinshasa, alors que certaines contenaient des documents et objets essentiels”, a déclaré un autre voyageur.
Un secteur aérien en perte de repères
Ces incidents illustrent la crise systémique que traverse le transport aérien congolais. La disparition de Congo Airways, la faible fiabilité d’Air Congo et la gestion approximative de CAA laissent les voyageurs sans véritable alternative crédible. Dans un pays où la route demeure impraticable sur de longues distances, la défaillance du transport aérien compromet gravement la mobilité nationale et la sécurité des passagers.
Une urgence de réforme
Face à ce constat, les autorités de tutelle sont interpellées. Le secteur a besoin d’une réforme structurelle urgente, incluant la mise en place d’un système de billetterie centralisé et numérisé, la formation continue du personnel et un renforcement du contrôle réglementaire. Faute de quoi, le ciel congolais risque de devenir le théâtre d’un désordre institutionnalisé où la sécurité et la dignité des voyageurs ne sont plus garanties.
