Ferdinand Kambere, avocat et homme politique proche de l’ancien président Joseph Kabila, est intervenu sur X pour réagir à l’interview du professeur Tshibangu Kalala, qui s’était insurgé contre le jugement de Roger Lumbala pour crimes contre l’humanité en France. Kambere affirme que ce procès doit se poursuivre à Paris et souligne l’importance de la compétence universelle pour lutter contre l’impunité.
“La compétence universelle n’est pas une agression”
Pour Kambere, juger Lumbala en France ne constitue pas une atteinte à la souveraineté congolaise. Comme il l’écrit sur X, “la compétence universelle n’est pas une agression”. Il explique que ce mécanisme permet de poursuivre des auteurs de crimes graves lorsque l’État concerné ne peut ou ne veut pas le faire, conformément aux conventions internationales et au Statut de Rome.
Une justice congolaise sous influence politique
Kambere souligne que la justice congolaise reste largement instrumentalisée. Il relève que certaines juridictions ont été utilisées à des fins politiques et que l’État ne garantit pas toujours un procès équitable pour les auteurs de crimes graves. Dans ce contexte, la tenue du procès de Lumbala à Paris comble un vide judiciaire et permet aux victimes de voir la justice rendue.
Une affaire qui pourrait s’élargir
Lumbala a demandé à la justice française de faire comparaître également Jean-Pierre Bemba et le général Constant Ndima, anciens responsables du MLC dans la région où les crimes reprochés ont été commis. Kambere souligne l’importance de cette démarche, qui pourrait permettre de juger l’ensemble des responsables et pas seulement Lumbala.
“Le droit international réhabilite la dignité morale”
Pour Kambere, ce procès démontre que la souveraineté judiciaire se mesure à la capacité d’un État à juger équitablement, et non à son refus que d’autres États rendent justice. Sur X, il affirme : “Le droit international ne viole pas la souveraineté congolaise ; il réhabilite sa dignité morale en donnant voix aux victimes là où les États se taisent”.
Le message de Ferdinand Kambere est clair : tant que la RDC ne garantit pas une justice indépendante et crédible, la compétence universelle reste un outil indispensable pour protéger les victimes et sanctionner les criminels de guerre, où qu’ils se trouvent.
Le Tremplin