La qualification des Léopards de la RDC pour les barrages intercontinentaux du Mondial 2026, obtenue face aux Super Eagles du Nigeria au terme d’un duel haletant, a déclenché une vague d’euphorie rarement observée dans l’histoire récente du football congolais.
Bien avant le coup d’envoi, l’ambiance à Rabat annonçait déjà une soirée exceptionnelle, façonnée par un soutien massif de la diaspora congolaise venue de tout le Maroc.
La diaspora mobilisée comme jamais : “Rabat était devenue Kindu, Kinshasa et Bukavu réunis”
Des délégations locales composées de membres de la diaspora congolaise venus de Marrakech, Casablanca, Fès, Meknès, Widad et d’autres villes du royaume ont convergé vers Rabat par bus et trains spécialement affrétés, souvent loués grâce au soutien du gouvernement.
Environ 1500 Congolais, accompagnés d’amis marocains, ont transformé le stade Moulay Hassan en une véritable forteresse tricolore.
Parmi eux, un témoin privilégié : le Docteur Emedi Kapami Nicolas Patrice, médecin militaire et résident en anesthésie-réanimation à l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech. Encore vêtu de sa casquette noire Nike sur la photo prise au stade, il raconte une atmosphère quasi mystique.
Presque tout le Maroc était derrière nous. Le stade Moulay Hassan était congolisé. Le drapeau tricolore était touché comme la robe de Jésus. On sentait une ferveur qui dépassait le football. C’était comme si un pays entier respirait au même rythme. , confie-t-il à Le Tremplin.
Selon lui, cette mobilisation exceptionnelle transcende le simple amour du sport :
Voir des Congolais parcourir des centaines de kilomètres, chanter, danser, pleurer parfois… On comprenait que ce match n’était pas un match : c’était un acte de foi pour toute une nation.
Un soutien avant même la qualification
Le docteur Emedi insiste : l’euphorie était palpable bien avant la qualification. Dès l’arrivée des fans à Rabat, les chants traditionnels retentissaient, des drapeaux flottaient sur les balcons des bus, et des parades improvisées se formaient dans les rues adjacentes au stade.
Quand on s’est retrouvés, on ne formait plus des groupes venus de Marrakech ou Casablanca : on formait un seul peuple. On avait l’impression de porter l’équipe à bout de bras. Même les Marocains présents disaient : ‘Aujourd’hui, c’est le Congo qui joue chez lui’.
Cette énergie, raconte-t-il, a gagné les joueurs au moment de leur entrée sur la pelouse.
Une joie qui a traversé les continents
Si Rabat vibrait comme Kinshasa, les scènes de liesse n’étaient pas moins impressionnantes au pays et au sein des communautés congolaises à l’étranger. De Kindu à Matadi, en passant par Kinshasa, la nuit de dimanche a été courte : klaxons, danses, processions spontanées, concerts de casseroles et feux d’artifice improvisés ont animé villes et quartiers.
À Bruxelles, cœur de la diaspora européenne, les vidéos montrent des rues envahies par les supporters, drapeaux en main, célébrant jusque tard dans la nuit. Beaucoup parlent d’un sentiment de renaissance.
Cap maintenant sur les barrages intercontinentaux
Cette qualification propulse la RDC vers un dernier défi : les barrages intercontinentaux dont le tirage au sort aura lieu le 20 novembre.
La confiance est totale dans le camp congolais, porté par une ferveur qui n’a jamais semblé aussi forte.
Charles Masudi