Le climat politique en République démocratique du Congo continue de se tendre. Ce samedi matin, le mouvement Sauvons la RDC a vigoureusement dénoncé l’enlèvement de l’opposant Seth Kikuni à son arrivée à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa. Dans un communiqué signé par plusieurs figures de l’opposition, le mouvement pointe directement du doigt le président Félix Tshisekedi, qu’il tient pour personnellement responsable de cet acte qu’il qualifie de “répression systématique”.
Seth Kikuni, président du parti Piste pour l’Émergence et co-président du cadre de concertation mis en place par l’opposition, revenait de Nairobi où il a participé au Conclave de l’opposition. Selon le communiqué, il aurait été interpellé par des agents des services de sécurité à sa descente d’avion, aux environs de 10h, heure locale. Son passeport et ses téléphones lui auraient été confisqués avant qu’il ne soit conduit vers une destination inconnue.
Le mouvement souligne que cette arrestation serait directement liée à la participation de Kikuni au Conclave de Nairobi, au cours duquel il avait lu la déclaration finale au nom des délégués. Il s’agit, selon Sauvons la RDC, d’un acte politique parfaitement légitime et protégé par la Constitution congolaise. Par conséquent, l’interpellation de Seth Kikuni serait une "violation flagrante" de ses droits fondamentaux.
Une dérive autoritaire dénoncée
Le communiqué dénonce une volonté manifeste du régime Tshisekedi de museler les voix critiques. Sauvons la RDC affirme que “chaque jour qui passe, le pays se transforme en une prison à ciel ouvert”, mettant en garde contre la banalisation des actes d’intimidation et d’enlèvement à l’encontre des opposants politiques. Le mouvement rappelle que les précédents conclaves de Genval, Genève ou Nairobi n’ont jamais conduit à l’arrestation de leurs participants à leur retour au pays.
“Nous tenons Félix Tshisekedi personnellement responsable de tout acte pouvant porter atteinte à l’intégrité physique ou mentale de Seth Kikuni”, lit-on dans le document.
Un appel à la communauté nationale et internationale
Face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire, Sauvons la RDC appelle à une mobilisation immédiate de la communauté tant nationale qu’internationale pour exiger la libération sans condition de Seth Kikuni. Le mouvement appelle également à la fin des “ harcèlements et intimidations” contre les membres de l’opposition et de la société civile.
Le communiqué est signé par plusieurs figures de poids de l’opposition congolaise, parmi lesquelles Agustin Matata Ponyo Mapon, Frank Diongo, Raymond Tshibanda, Jean-Claude Vuemba, André Claudel Lubaya, Dr. Tharcisse Loseke, Théophile Mbemba, Bienvenu Matumo, Filia Tshipasa, Albert Mukulubundu, Michel Mwika Banza, avec certification de Prof. Néhémie Mwilanya.
Cette nouvelle tension intervient dans un contexte où les droits et libertés fondamentaux semblent de plus en plus remis en question en RDC, à l’approche de nouveaux enjeux politiques majeurs.
Le Tremplin