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COC : Amos Mbayo contre l’État, jusqu’où ira le bras de fer ?

 Une nouvelle bataille s’engage entre l’administration sportive de la République démocratique du Congo et le président controversé du Comité Olympique Congolais (COC), Amos Mbayo Kitenge. Dans une manœuvre qui frise l’insubordination institutionnelle, ce dernier semble s’être tourné vers l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) pour obtenir un appui formel contre l'autorité nationale compétente en matière de sport.


Tout part d’un différend autour de l’organisation de l’Assemblée Générale Ordinaire (AGO) du COC, prévue pour le 14 novembre 2025, ainsi que des élections du Comité Exécutif. Alors que le Secrétaire général du ministère des Sports avait invité le président du COC au strict respect des textes légaux congolais, notamment la Loi n°11/023 du 24 décembre 2011 relative à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, Amos Mbayo a choisi un autre chemin : celui d’une sollicitation internationale visant à court-circuiter les injonctions locales.


La réponse de l’ACNOA, signée par son président Mustapha Berrat, tombe comme une gifle à la face des autorités congolaises : aucun report ne sera accepté, toutes les étapes du processus électoral devront être tenues sans exception, et ce, "dans le strict respect des Statuts du COC et de la Charte Olympique". Une formulation qui, en creux, semble balayer d’un revers de main toute interférence de l’État congolais dans le processus.


Mais cette prise de position de l’ACNOA pose question. Depuis quand une organisation continentale peut-elle se substituer aux institutions régaliennes d’un État souverain pour dicter la conduite à tenir à un comité national, financé en grande partie par l’argent public ? La lettre de l’ACNOA ressemble à une véritable injonction politique, jetant de l’huile sur le feu d’une crise latente entre le COC et le ministère des Sports.


Une obstination à toute épreuve


Ce n’est pas la première fois qu’Amos Mbayo est pointé du doigt pour sa gestion opaque et autoritaire du COC. L’homme fort du sport congolais semble prêt à tout pour conserver son fauteuil, quitte à piétiner les lois de la République et à ignorer les appels au dialogue. À chaque échéance électorale, le même scénario se répète : bras de fer avec les autorités, verrouillage du processus électoral, et pressions exercées pour empêcher toute alternance.


La question mérite d’être posée : le poste de président du COC est-il devenu une propriété privée d’Amos Mbayo ? Et surtout, à quel prix ?


Les compétitions internationales, les préparations des athlètes, les primes de participation... tout cela est largement financé par le Trésor public congolais. Comment justifier alors que celui qui dirige le COC choisisse de tourner le dos à l’État pour se réfugier dans un appui international afin de contourner les règles nationales ?


Le dernier bras de fer ?


L’échéance du 14 novembre 2025 pourrait être décisive. Si Amos Mbayo persiste dans sa volonté de tenir ces élections sous l’égide exclusive de la Charte Olympique, en défiance totale de la législation congolaise, l’État congolais devra prendre ses responsabilités.


Le COC n’est pas un État dans l’État. Il ne peut se prévaloir de l’autonomie du mouvement olympique pour bafouer les lois nationales. Le respect mutuel entre le monde sportif et les autorités publiques est un équilibre fragile, que Monsieur Mbayo semble constamment vouloir rompre.


La balle est désormais dans le camp du gouvernement. La République va-t-elle laisser une structure sportive indépendante dicter sa loi ? Ou l’heure de vérité a-t-elle enfin sonné pour Amos Mbayo ? Le COC financé par l’État, dirigé par l’ACNOA ?



Charles Masudi 


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