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Appel à candidatures de la SADC : un tremplin régional ignoré par méfiance nationale

 

Le Secrétariat de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a lancé un appel à candidatures pour dix (10) postes flexibles ouverts aux ressortissants de ses États membres. Parmi eux, la République démocratique du Congo (RDC) est expressément concernée. Le ministère de l’Intégration régionale, dans ses attributions, encourage vivement les Congolais à postuler, soulignant sa volonté de renforcer la présence nationale au sein des organisations sous-régionales et régionales.


La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 28 novembre 2025. Un délai que les autorités congolaises espèrent voir mis à profit par les cadres compétents du pays, afin de faire valoir l’expertise nationale sur l’échiquier régional.

Une vision politique ambitieuse

Au-delà de l’appel formel, le ministère réaffirme sa mission de former, accompagner et placer les cadres congolais dans les institutions communautaires. L’objectif est clair : faire du capital humain congolais un levier stratégique pour le rayonnement de la RDC dans la région. Un enjeu capital à l’heure où la diplomatie économique et la coopération régionale s’intensifient.


Pourtant, cet appel à candidatures se heurte à une réalité moins reluisante : le scepticisme grandissant d’une partie de la population.

La méritocratie remise en question

Malgré les appels à postuler, certains Congolais affichent une réticence notable. En toile de fond, une crise de confiance persistante entre les citoyens et leurs dirigeants. Pour beaucoup, cette initiative gouvernementale ne serait qu’un exercice de façade. Plusieurs voix s’élèvent pour affirmer que les dés sont déjà pipés, les postes ayant prétendument été promis à des proches du pouvoir.


C’est une simple formalité pour l’opinion publique. Les recommandations sont déjà faites en coulisses”, confie un jeune diplômé en relations internationales, désabusé par ce qu’il qualifie de “cirque habituel”.


Ce sentiment n’est pas isolé. Il traduit une perception généralisée selon laquelle la méritocratie n’est pas encore un principe ancré dans les pratiques de gestion des ressources humaines en RDC, en particulier lorsqu’il s’agit de postes stratégiques ou internationaux. Le favoritisme, le clientélisme et les réseaux d’influence semblent, pour beaucoup, dicter les règles du jeu.

La responsabilité politique en jeu

Cette crise de confiance ne saurait être ignorée. Elle interpelle directement les autorités sur la nécessité de redorer l’image des institutions publiques en matière de transparence et de gouvernance. Car chaque opportunité régionale manquée par manque d’adhésion citoyenne est une perte sèche pour l’influence de la RDC au sein des instances décisionnelles africaines.


Le ministère de l’Intégration Régionale a donc un double défi : non seulement inciter les talents congolais à postuler, mais surtout, prouver par des actes que le mérite peut enfin prévaloir sur les recommandations opaques.


Si la RDC veut véritablement asseoir sa présence dans les organisations régionales et tirer profit de son intégration continentale, elle devra commencer par reconstruire la confiance entre ses cadres et ses institutions. La balle est dans le camp du gouvernement.


NB : Les candidats intéressés peuvent consulter les modalités de candidature auprès du ministère de l’Intégration régionale ou via les canaux officiels du Secrétariat de la SADC.


Le Tremplin





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