Le processus de correction de l’Examen d’État (Exetat) 2025 a marqué un tournant historique en RDC : scanners ultra-rapides, décentralisation, intelligence artificielle (IA) et e-diplôme.
Une transformation technologique saluée par plus d’un, notamment pour sa rigueur, sa transparence et sa rapidité. C’est un signal fort : lorsqu’une volonté politique s’allie à l’innovation technologique, des miracles pédagogiques deviennent possibles.
Pour Shola Mafuta, chercheur et mathématicien de formation, ce progrès n’est toutefois pas proportionnel à la maîtrise technologique réelle des enseignants congolais.
Ceci témoigne d’un niveau de numérisation remarquable au sommet de l’évaluation, mais cette avancée pose une question fondamentale : celle de la formation numérique des enseignants congolais”, a-t-il déclaré.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO, 2023), moins de 30 % des enseignants en Afrique subsaharienne déclarent avoir été formés à l’usage pédagogique des technologies.
En RDC, la situation est encore plus préoccupante, notamment dans les disciplines STEM.
Pendant que les technologies corrigent les examens à raison de 160 items par minute, certains enseignants ont encore du mal à envoyer un e-mail pédagogique ou à utiliser un tableau interactif.
C’est une fracture numérique silencieuse, mais bien réelle, qui affecte la qualité de l’enseignement, l’équité et l’inclusion.
Pour combler ce vide, la formation e-STEM Integration & Development de Stemi Makers of Africa, coordonnée par Bruce Mafuta Shola avec BWM, apporte des réponses concrètes :
Physical Computing & Coding : initiation à l’électronique et au codage pour mieux comprendre les objets connectés.
Robotique & Mécatronique : intégrer la logique des systèmes automatisés dans les cours de sciences et de mathématiques.
Internet des Objets (IoT) & Systèmes embarqués : ouvrir les enseignants à l’univers des données, capteurs et applications intelligentes.
Technologies des drones : exploiter de nouveaux outils pédagogiques pour la géographie, l’environnement et la physique.
Pédagogie par projets & design en ingénierie : transformer les salles de classe en laboratoires d’innovation.
Former 100 enseignants, c’est impacter 10 000 élèves chaque année. Les rendre compétents numériquement, c’est assurer la cohérence entre l’école et les ambitions du pays”, insiste Shola Mafuta.
Le ministère a fait un pas immense pour moderniser les examens.
Il revient désormais aux institutions, écoles privées, ONG et startups éducatives de franchir un pas de géant en matière de formation continue des enseignants.
Les enseignants sont ainsi invités à participer à la formation nationale e-STEM Integration & Development, prévue à Kinshasa en septembre 2025.
Une occasion pour changer l’avenir des écoles, des élèves et de toute la communauté éducative.
D.M