Ancien catcheur et entraîneur de renom basé en Europe, N’simba Bafuka, alias Shaolin, a tenu une conférence de presse ce mercredi 6 août 2025 au stade Tata Raphaël à Kinshasa pour faire le point sur sa récente tournée en Afrique de l’Ouest, notamment au Nigeria, au Togo et au Bénin. Cette mission de formation des formateurs dans la discipline du catch a fait émerger une idée ambitieuse : la création d’une Confédération africaine de catch professionnel.
Accompagné de plusieurs membres de l’Association des anciens pratiquants et entraîneurs de catch en RDC (APC), le technicien congolais a partagé sa vision d’une structure continentale susceptible de redynamiser une discipline longtemps en marge sur le continent africain.
L'idée a germé suite aux stages que j’ai animés au Nigeria et au Togo, où le catch n’existe que dans le centre du pays, ainsi qu’au Bénin, où nous avons rencontré un accueil favorable", a expliqué N’simba Bafuka.
Si le projet reste pour l’instant à l’étape de réflexion, des premiers contacts informels ont déjà été pris avec certaines Fédérations nationales, et des pays comme le Botswana et le Ghana ont exprimé un intérêt favorable. Le Cameroun, quant à lui, souhaite accueillir à son tour des stages de formation.
Une RDC à la traîne ?
Mais alors que d’autres pays africains semblent prêts à emboîter le pas, la situation en République démocratique du Congo inquiète. Les membres de l’APC, également présents à la conférence, ont dressé un constat alarmant : désorganisation à la tête de la Fédération, absence de licences pour les pratiquants, inexistence de véritables clubs, et surtout, une mystification du catch congolais à travers l’imposition d’un prétendu "style local" fondé sur le fétichisme et l’usage d’amulettes.
Cette perception folklorique nuit gravement à la crédibilité de la discipline et empêche toute professionnalisation digne de ce nom", ont-ils dénoncé d’une même voix.
Dans ce contexte, l’APC plaide pour une redynamisation du Comité de normalisation (CONOR) actuellement à la tête de la Fédération. Pour ces anciens de la discipline, la tenue d’élections transparentes en vue de doter la Fédération d’un comité exécutif fédéral élu s’impose comme une urgence. Une telle gouvernance permettrait enfin de remettre le catch congolais sur les rails de la normalisation, de la formation et de la coopération internationale.
Une vision panafricaine
Pour N’simba Bafuka, l’avenir du catch africain se joue dans l’unité et la structuration. La Confédération africaine en projet se veut inclusive et professionnelle, avec un siège dont le lieu d’implantation reste encore à déterminer.
Ce n’est que le début d’un long processus. Mais si l’Afrique veut exister dans le catch mondial, elle doit d’abord s’unir et s’organiser", a-t-il conclu.
Une main tendue à l’ensemble des acteurs du continent, y compris à ceux de la RDC, pour que le catch africain sorte enfin de l’ombre et entre dans l’ère du professionnalisme.