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Financement de la Banque mondiale : entre développement annoncé et méfiance populaire

La récente validation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale de quatre projets totalisant 1,49 milliard USD en République démocratique du Congo (RDC) a suscité espoir et prudence parmi plusieurs organisations de la société civile. Bien que ces financements soient perçus comme une chance unique pour relancer le développement, beaucoup demandent davantage de transparence, d’implication des citoyens et de responsabilité dans l’utilisation de ces fonds


Des projets prometteurs, mais un passé qui suscite des doutes 


Les projets approuvés incluent un programme pour renforcer la résilience face aux inondations urbaines (200 millions USD), un programme dédié à la gouvernance et aux réformes économiques (600 millions USD), le soutien au développement du barrage Inga 3, ainsi qu’un projet d’inclusion économique et de connectivité. Bien que chacun adresse des besoins urgents, les préoccupations persistent sur la gestion appropriée des fonds dans un pays souvent critiqué pour sa mauvaise gouvernance. 


« Ces projets sont essentiels, mais nous sommes conscients que des milliards ont déjà été investis en RDC sans véritable bénéfice pour les populations. Il est temps que le gouvernement rende des comptes sur chaque dollar dépensé », déclare Jean-Pierre Tshiswaka, coordonnateur d'une plateforme de suivi citoyen du budget. 


Les communautés locales souvent exclues des décisions 


La société civile souligne aussi l’importance d’impliquer les populations touchées dans la création et le suivi de ces projets, surtout pour le barrage Inga 3, dont les effets sociaux et environnementaux sont discutés depuis longtemps.




« On ne peut pas discuter de développement inclusif sans écouter les communautés locales. Par exemple, Inga 3 doit d'abord profiter aux Congolais avant d'aider les multinationales ou les pays voisins », déclare Marie-Claire Mulumba, militante écologiste à Matadi. 


Des groupes réclament la mise en place de mécanismes de consultation et de plainte indépendants, surtout pour les familles menacées de déplacement ou les travailleurs qui espèrent profiter des opportunités promises. 


Un appel à la vigilance pour les bailleurs et au suivi parlementaire 


Dans un contexte où le climat politique devient tendu et où l'espace démocratique semble se réduire, certaines organisations craignent que ces financements renforcent un pouvoir toujours plus centralisé. 


« Il ne suffit pas de donner de l'argent ; il faut s'assurer qu'il ne soit pas utilisé à des fins politiques ou clientélistes. Les partenaires au développement doivent demander des indicateurs de performance clairs et soutenir des mécanismes de contrôle indépendants, y compris le Parlement, les Cours des comptes et la presse libre », souligne un rapport de l'Observatoire congolais de la dépense publique. 


Entre espoir et exigence 


En résumé, même si les projets financés par la Banque mondiale offrent une réelle chance de transformation, la société civile congolaise rappelle que le développement durable nécessite une bonne gouvernance, de la transparence, l'inclusion et le respect des droits des citoyens. 


« Le peuple ne demande pas la charité internationale, mais plutôt la justice et des institutions responsables », conclut un communiqué du collectif Tous pour une RDC équitable.


Rédaction







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