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Blackout total : Kabila et le PPRD bannis des médias pendant 90 jours

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a pris, lors de sa 37e réunion ordinaire tenue le 2 juin 2025, une décision exceptionnelle et controversée : la suspension, pour une durée de 90 jours, de toute couverture médiatique des activités du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ainsi que de ses membres, sur l’ensemble du territoire national.


Dans son acte n° CSAC 0.6/b/06/025, l’organe de régulation des médias affirme avoir agi « en flagrance » et justifie cette décision par les liens présumés du PPRD et de son autorité morale, Joseph Kabila Kabange, avec des mouvements armés qualifiés de terroristes, notamment l’AFC/M23. Le CSAC évoque également un risque grave de trouble à l’ordre public et une atteinte à la cohésion nationale.


En vertu de cette décision, les chaînes de télévision, les radios, les journaux, les plateformes numériques et tous les autres canaux de communication sont formellement interdits de diffuser, relayer, commenter ou même évoquer les activités et déclarations du pprd et de ses représentants, y compris joseph kabila. des sanctions sévères sont promises à tout média qui enfreindrait cette injonction.


Une décision décriée par l’opposition et la société civile


Cette mesure inédite a immédiatement suscité une vague de réactions critiques dans les milieux politiques et de la société civile. Plusieurs acteurs dénoncent une dérive autoritaire et une tentative manifeste d’étouffer l’opposition politique. selon eux, cette suspension ne repose sur aucun fondement juridique solide et viole de manière flagrante la constitution, notamment les articles relatifs à la liberté d’expression, au droit à l’information et au pluralisme politique.


« C’est un acte grave qui confirme la dérive vers un régime de parti-État. en interdisant toute expression médiatique à un parti d’opposition, le pouvoir en place foule aux pieds les principes démocratiques », a réagi un responsable d’un parti de l’opposition sous couvert d’anonymat.


De nombreuses organisations de défense des droits humains dénoncent également une atteinte grave aux libertés fondamentales garanties par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par la RDC.


La peur d’un retour de Kabila ?


Au-delà de la justification sécuritaire avancée par le CSAC, certains analystes politiques y voient une réaction de panique du régime en place. Les consultations politiques entamées récemment par Joseph Kabila à Goma, dans l’est du pays, auraient suscité un vif engouement populaire et ravivé son influence politique.


« La présence de Kabila à Goma et les discussions engagées avec les notables de la région inquiètent le pouvoir de Kinshasa. L’interdiction médiatique vise à étouffer l’élan de popularité qu’il semble retrouver », analyse un expert politique congolais.


Cette décision du csac, au lieu d’apaiser les tensions, pourrait renforcer les frustrations et exacerber les clivages politiques. Pour beaucoup, elle constitue un dangereux précédent qui menace la démocratie congolaise et la liberté de la presse.


Appel à la vigilance


Face à cette situation, plusieurs voix appellent les institutions nationales et internationales à se mobiliser pour garantir le respect des droits fondamentaux et prévenir une dérive autoritaire. La société civile, quant à elle, reste en alerte et promet de continuer à dénoncer toute atteinte à l’espace démocratique en République démocratique du Congo.


Toms Kapaya

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