Ce mardi 14 mai 2025, L’espace Monalisa à Matonge à Kinshasa, a accueilli un visiteur pas comme les autres. Vicka Kavungu Saka Kindulu, tout droit venu de Kolwezi via Lubumbashi, y a posé ses valises pour confirmer officiellement ce que d’aucuns murmuraient déjà sur les bancs de touche : sa candidature à la présidence de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA).
Avec l’aplomb d’un coach en pleine causerie technique et le regard déterminé d’un avant-centre face au but, l’homme a déroulé son argumentaire devant une presse intriguée mais attentive. « Je suis venu pour diriger le football congolais », a-t-il martelé, comme pour réveiller une FECOFA que beaucoup soupçonnent d’être en hibernation prolongée depuis plusieurs saisons.
Pas question de simples slogans ou de promesses en l'air, assure-t-il. Vicka Kavungu avance un CV bien garni, forgé entre les lignes d’attaque du terrain sportif et les lignes budgétaires d’une gestion qu’il qualifie lui-même de rigoureuse. Sponsor et promoteur du club GEXKOL du Lualaba, il ne vient pas "apprendre" le football, mais bien en offrir une version plus musclée, plus moderne, et surtout plus rentable.
« Le football congolais, ce n’est pas une aumône. C’est une opportunité d’affaires, un secteur qui peut subventionner les clubs s’ils sont accompagnés par une FECOFA sérieuse, crédible, et stratège », a-t-il lâché, dans un style mi-manager, mi-marchand de rêves lucides.
À ceux qui s’étonneraient de son audace, l’homme répond par une certitude tranquille : sa légitimité ne sort pas d’un chapeau mais d’un vécu. Celui d’un dirigeant sportif qui sait ce qu’implique la sueur du terrain, la paperasse des fédérations et les sueurs froides des fins de mois sans budget.
La salle, comble et attentive, n’a pas manqué de noter une certaine assurance tranquille dans le discours du candidat. Ni populiste, ni technocrate, Vicka Kavungu semble miser sur un positionnement hybride, entre le pragmatisme du terrain et la stratégie du bureau.
Il reste maintenant à savoir si cette candidature fraîchement réaffirmée à Kinshasa résistera aux tacles glissés, aux hors-jeux politiques et aux penalties de couloirs qui, dans le football congolais, sont souvent plus redoutables que ceux tirés sur le gazon.
Gullith Basakisa