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C’est dans une ambiance empreinte d’engagement et de détermination que s’est clôturé, ce mardi, le Congrès panafricain des étudiants pour l’éveil patriotique, tenu durant trois jours à Kinshasa. À l’issue de ces assises, des étudiants congolais issus de plusieurs universités du pays ont lancé un appel solennel pour la création d’un institut panafricaniste baptisé École Patrice Emery Lumumba, destiné à former une nouvelle génération de dirigeants africains.
Une vision d’action, de mémoire et de souveraineté
Cette proposition s’inscrit dans le cadre d’une déclaration commémorant les 30 ans d’agression contre la RDC, mais également comme un manifeste pour un panafricanisme de terrain, concret et éducatif. Les étudiants appellent à un sursaut collectif et à l’édification d’institutions panafricaines solides capables de préparer les leaders du continent.
“Le panafricanisme ne doit plus se réduire à des slogans. Il doit s’incarner dans des institutions”, peut-on lire dans leur déclaration. Pour eux, cet institut serait un haut-lieu de formation, de recherche et de documentation, centré sur les grands enjeux contemporains africains : souveraineté politique, gestion des ressources, lutte contre le néocolonialisme, autodétermination, et mémoire historique.
Une école pour toute l’Afrique, ancrée dans l’héritage des grands leaders
Dédiée à Patrice Emery Lumumba, figure emblématique de la souveraineté congolaise et africaine, l’école se veut interafricaine, multilingue et interdisciplinaire. Elle accueillerait des jeunes de tout le continent, dans l’esprit des grands penseurs panafricains tels que Nkrumah, Sankara, Nyerere, Cheikh Anta Diop, Cabral...
“Cette école formera des diplomates, des militaires, des économistes, des juristes et des historiens africains dans une perspective de souveraineté continentale”, a affirmé l’un des porte-parole étudiants.
Une mémoire vivante pour une histoire assumée
Les étudiants ont également souligné la nécessité de créer, au sein de l’Institut, un centre d’archives et de mémoire sur les conflits qui ont endeuillé l’est de la RDC depuis trois décennies. Cette structure recueillerait témoignages, rapports, thèses et données sur les guerres, en vue de préserver une mémoire vivante et de tirer des enseignements pour prévenir de futures tragédies.
Une proposition remise au gouvernement congolais
La déclaration des étudiants, formulée sous l’égide de la Représentation des Étudiants du Congo (REC) , hôte du congrès, sera remise officiellement au ministère de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique. Pour les signataires, ce projet s’inscrit dans l’élan de justice transitionnelle voulue par le chef de l’État et constitue une réponse structurante aux besoins de formation, de transmission et de guérison du peuple congolais et africain.
Une jeunesse debout, pour un continent souverain
Ce plaidoyer dépasse le cadre académique. Il est, selon les participants, un acte fondateur pour redonner à la jeunesse africaine les outils intellectuels, moraux et stratégiques nécessaires pour écrire son histoire et bâtir un avenir à la hauteur de ses aspirations.
“Que vive la jeunesse panafricaine consciente ! Que vive la République Démocratique du Congo, debout et souveraine ! Et que vivent les valeurs panafricaines !”, ont conclu les étudiants dans un ton solennel et plein d’espoir.
Charles Masudi
