La FECOFA, par l’entremise du CONOR, avait pourtant promis à Papy Kimoto un contrat de travail pour le récompenser et lui permettre de continuer son travail dans des conditions dignes. Mais ces engagements sont restés lettre morte. À la place, on préfère faire appel à un entraîneur étranger, probablement mieux payé, bénéficiant d’un statut et de privilèges largement supérieurs. Une décision qui illustre une fois de plus le mépris institutionnel à l’égard des techniciens locaux, malgré les formations organisées chaque année au pays.
Desabre et les zones d’ombre du management
Derrière cette manœuvre controversée, des analystes pointent un nom : Sébastien Desabre. Le manager des équipes nationales est accusé par certains de vouloir écarter systématiquement les entraîneurs congolais les plus prometteurs pour asseoir son hégémonie technique sur l’ensemble des sélections. L’affectation de son adjoint chez les Léopards seniors messieurs À vient renforcer ces soupçons d’un système d’exclusion déguisée.
Mais le tableau ne s’arrête pas là. D’autres voix s’élèvent pour dénoncer l’influence de l’agence Mondial Match, proche de Desabre et chargée d’organiser les rencontres des Léopards. Cette structure serait au cœur d’une mécanique de surfacturation des prestations, dont profiteraient certains membres du CONOR. En échange, ces derniers fermeraient les yeux sur les décisions du « tout-puissant » Desabre, même les plus arbitraires.
Une humiliation pour l'expertise congolaise
Cette situation jette une ombre inquiétante sur l’avenir des entraîneurs congolais. À quoi bon investir dans leur formation si on les empêche de s’épanouir ? Pourquoi demander des sacrifices patriotiques aux fils du pays, pour ensuite les remplacer dès que les résultats suivent ? Le cas Papy Kimoto n’est pas un simple fait divers, c’est un révélateur d’un système profondément injuste et complexe.
La FECOFA et ses partenaires institutionnels doivent répondre à une question simple mais fondamentale : l’expertise congolaise a-t-elle encore une place dans son propre football ? Si la réponse est non, alors il faudra cesser l’hypocrisie des discours sur le développement local.
Charles Masudi