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Partenariat RDC-USA : quand les minerais dictent la diplomatie

 

Le 4 décembre 2025, à Washington, la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis ont officialisé un Accord de partenariat stratégique qui élève leur relation bilatérale à un nouveau niveau. Présenté par Kinshasa comme un levier pour une réindustrialisation souveraine, ce partenariat offre également aux investisseurs américains un accès privilégié aux minerais critiques congolais.

Un accès prioritaire aux ressources congolaises

Le texte institue une “Réserve d’actifs stratégiques” (SAR), accordant aux États-Unis un droit de première offre sur le cobalt, le cuivre, l’or et d’autres minerais critiques. Washington bénéficie également de mesures incitatives concrètes : stabilisation fiscale de dix ans renouvelable, remboursement de la TVA en 90 jours et guichet unique pour les investisseurs. Selon certains analystes, cet arrangement permet aux États-Unis de sécuriser une position dominante dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, tout en bénéficiant de la médiation diplomatique pour s’imposer face à la Chine, aujourd’hui leader dans le secteur des minerais stratégiques.

Investissements et infrastructures congolaises

En échange, les États-Unis s’engagent à mobiliser des financements publics et privés pour plusieurs projets majeurs de la RDC. Parmi eux : le corridor ferroviaire Sakania-Lobito, visant à acheminer 50 % du cuivre, 90 % du zinc et 30 % du cobalt d’État, ainsi que le Grand Inga, des projets d’industrialisation et de raffinage local. L’objectif affiché par Kinshasa est de transformer ces investissements en un véritable moteur de souveraineté industrielle.

Sécurité et gouvernance minière renforcées

L’accord prévoit aussi une coopération sur la sécurité, la gouvernance minière et la formalisation de l’exploitation artisanale. Il inclut des mesures contre le trafic illicite de minerais, tout en soulignant le rôle stratégique de la RDC dans la sécurisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Un équilibre délicat

Si pour Kinshasa cet accord représente un levier pour sa réindustrialisation et la modernisation de ses infrastructures, certains observateurs soulignent que Washington en tire un avantage géopolitique certain, en consolidant sa position dans un secteur où la concurrence chinoise reste forte. Ce partenariat illustre ainsi la tension entre ambitions souveraines et intérêts étrangers dans l’exploitation des ressources congolaises.


La RDC et les États-Unis affichent une relation gagnant-gagnant, mais derrière cette coopération se profile une stratégie américaine pour sécuriser l’accès aux minerais critiques et renforcer sa suprématie dans les chaînes d’approvisionnement globales.


Le Tremplin


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