Le ministère de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières a publié ce samedi un communiqué officiel condamnant de nouvelles exactions attribuées au mouvement armé AFC/M23, qu’il qualifie de “supplétif de l’armée rwandaise”.
Selon le document signé par le Vice-Premier ministre Shabani Lukoo Bihango, le M23/AFC continue de commettre “des actes criminels dans les territoires occupés”, notamment des violations massives des droits humains, des atteintes à l’autorité coutumière, ainsi que des “pratiques d’épuration sociale et de déstabilisation institutionnelle”.
Le ministère rapporte plus de 123 assassinats et exécutions sommaires, 223 cas de viols, des centaines d’enlèvements et de recrutements forcés, ainsi que des cas de torture, des incendies de maisons, l’occupation illégale de terres agricoles et des pillages enregistrés entre le 3 et le 31 octobre 2025.
Le communiqué évoque également l’enlèvement d’une centaine de jeunes à Bukavu les 14 et 28 octobre, qui auraient été regroupés au camp Sayo avant d’être acheminés vers une destination inconnue, ainsi que le bombardement de zones habitées au Nord et au Sud-Kivu.
Ces faits, selon Kinshasa, constituent "une violation flagrante de l’intégrité territoriale de la RDC" et enfreignent plusieurs textes internationaux, notamment la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine, la Résolution 2773 du Conseil de sécurité, ainsi que les accords de Washington et la déclaration de Doha.
Suspension de plusieurs partis politiques de l’opposition
Dans le même communiqué, le ministère annonce la suspension sur toute l’étendue du territoire national de plusieurs partis politiques accusés de violer « les principes de consolidation de l’unité nationale et de préservation de la souveraineté de l’État ».
Les formations visées sont : le PPRD (proche de Joseph Kabila), LGD (dirigé par Matata Ponyo Mapon), Piste pour l’Émergence (de Seth Kikuni), ATD (de José Makila), UDA (de Claudel Lubaya), MLP (de Franck Diongo) ainsi que MPCR, AAP, COFEDEC, PNEC, UPC et ADCP.
Le ministère précise avoir saisi le Conseil d’État afin d’obtenir la dissolution de ces partis, conformément aux articles 29, 30 et 31 bis de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques.
Respect de la Constitution
Enfin, le communiqué réaffirme la détermination inébranlable du Gouvernement à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national” et invite les formations politiques à exercer leurs activités “dans le respect de la Constitution, des lois de la République, de l’ordre public et des bonnes mœurs.
Le Tremplin