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Basket congolais : quinze suspendus, quatre radiés… et trois questions qui dérangent

 

La Fédération de basketball du Congo (FEBACO) a rendu publique une décision disciplinaire qui fait débat. Dans une note datée du 16 octobre 2025 (Réf. 021/FEBACO/SG/AK/2025), la fédération suspend quinze athlètes et radie quatre encadreurs pour avoir participé sans autorisation au Festival “Giants of Africa 2025” à Kigali, au Rwanda.


Selon le communiqué signé par André Komichelo Mwana Kasongo et Théophile Byenda Mushayuma, les athlètes auraient effectué un “déplacement clandestin” et porté des maillots aux couleurs de la RDC, “engageant la République”.

Résultat : 12 mois de suspension pour la plupart, 24 mois pour le jeune Gloire Tambwe Mwamba, et exclusion définitive pour les encadreurs.


Mais cette décision, jugée expéditive et disproportionnée, soulève au moins trois graves interrogations.

1️⃣ Un mineur puni comme un adulte

Né le 17 novembre 2009, Gloire Tambwe Mwamba est mineur. La loi congolaise sur la protection de l’enfant (n°09/001 du 10 janvier 2009) exige que toute sanction visant un mineur ait une visée éducative et non répressive.

Paradoxalement, la FEBACO lui inflige la sanction la plus lourde. Là où il aurait dû bénéficier de la clémence, il subit un double châtiment. Une décision en totale contradiction avec l’esprit et la lettre de la loi.

2️⃣ Le “refus” de jouer en équipe nationale : une faute ?

La FEBACO reproche à Tambwe d’avoir refusé une convocation en équipe nationale. Mais aucune loi ni règlement sportif n’oblige un athlète à accepter une sélection. Le sport repose sur le volontariat, pas sur la contrainte.

Faire de ce refus une “circonstance aggravante” frôle l’abus de pouvoir.

3️⃣ Les athlètes responsables de démarches qu’ils ne font pas

Enfin, comment justifier la suspension d’athlètes pour un déplacement dont ils ne gèrent ni les autorisations ni les dossiers administratifs ? Dans toutes les disciplines, ces démarches relèvent des dirigeants, pas des joueurs. Les punir revient à condamner les exécutants au même titre que les décideurs.


Cette affaire révèle une FEBACO plus prompte à sanctionner qu’à encadrer, plus bureaucratique que sportive.

Le Tremplin poursuivra son enquête sur les irrégularités et contradictions de cette décision qui, au lieu d’éduquer, risque de décourager une génération entière de jeunes basketteurs congolais. Des révélations à la prochaine publication. Discipline oui, dérive non.


Charles Masudi / Tremplin






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