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LINAFOOT : Une décision de l’ADFCO qui sème le doute sur sa cohérence et son indépendance

 

A l’issue d’une réunion entre le Comité de Normalisation (CONOR) de la FECOFA et les responsables des clubs tenue ce mardi, un tournant inattendu a été pris dans la gestion du football congolais. L’ADFCO (Association des dirigeants des clubs), par la voix de son président Lambert Ossango, a donné quitus au CONOR pour nommer les animateurs de la LINAFOOT en amont du démarrage du championnat 2025-2026. Une décision qui soulève plus de questions qu’elle n’en résout.

Un virage à 180° aux allures d’abandon

Il y a à peine quelques semaines, cette même ADFCO se posait en fervente défenseure d’une gouvernance fondée sur la légitimité électorale. Elle exigeait haut et fort des élections à tous les niveaux, y compris à la LINAFOOT et à la FECOFA. L’objectif affiché : remettre les leviers du football national entre les mains de dirigeants élus, donc redevables aux clubs et non à une instance provisoire dont les comptes ne sont à rendre qu’à la CAF et la FIFA.

Alors, comment expliquer ce retournement de veste ? Pourquoi cette soudaine acceptation de la nomination d’animateurs provisoires à deux mois à peine des élections générales attendues ? L’ADFCO, qui se voulait gardienne de la volonté des sociétaires, semble ici se contredire dangereusement.

Une posture qui affaiblit la pression sur le CONOR

Il est difficile de ne pas y voir une porte entrouverte permettant au CONOR de prolonger tacitement sa mission, au-delà du mois de décembre 2025. D’autant plus que l’argument des comptes bloqués de la FECOFA, souvent avancé comme obstacle aux élections, a déjà été contredit par les ligues provinciales et celle du Haut-Katanga en particulier accompagnée de plusieurs clubs prêts à préfinancer le processus électoral, en attendant le déblocage administratif.

En acceptant la logique de nomination, l’ADFCO désarme le rapport de force qu’elle avait contribué à créer. Elle envoie un signal brouillé à la base, aux sociétaires, et au public sportif qui s’attendaient à une transition vers une gouvernance démocratique.

Qui sont les futurs animateurs ? Et pour quoi faire ?

La question reste entière : qu’est-ce qui garantit que les personnes nommées par le CONOR seront plus compétentes ou plus légitimes que celles dont la gestion a été contestée par les clubs ces dernières années ? La nomination est-elle un pansement sur une fracture ? Une simple solution de gestion à court terme qui ouvre la voie à de nouvelles contestations ?


La situation actuelle exige de la cohérence, non des calculs tactiques. Si la LINAFOOT est effectivement en panne, la relancer à travers des nominations revient à remettre une voiture sans moteur sur la route, sans certitude qu’elle puisse aller bien loin.

 Élections : le seul vrai remède

À deux mois des élections annoncées, tout effort devrait converger vers l’organisation de scrutins crédibles et inclusifs. C’est la seule voie pour restaurer la confiance, stabiliser les institutions du football congolais et relancer le championnat sur de bonnes bases.

En donnant son aval à des nominations transitoires, l’ADFCO brouille sa propre ligne de conduite et prête le flanc à des soupçons de compromission ou d’opportunisme politique. Reste à savoir si elle agit selon un mandat clair des sociétaires ou si elle suit simplement les intérêts d’un noyau dirigeant.

Dans tous les cas, cette posture jette une ombre sur la crédibilité d’une organisation qui se voulait l’ultime rempart des clubs contre les décisions unilatérales du CONOR. Le football congolais mérite mieux que des arrangements de couloir à l’approche d’une échéance cruciale.


Le Tremplin


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