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Alors que les initiatives diplomatiques se multiplient sans succès tangible pour ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo, Patrick Nkanga Bekonda, juriste et rapporteur du bureau politique du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), hausse le ton. Dans une déclaration publiée sur son compte X (ex-Twitter), ce cadre du parti de l’ancien président Joseph Kabila dresse un constat sans appel : les processus de Luanda, Washington et Doha ont échoué.
Visiblement, l’ensemble des processus initiés aux niveaux régional, continental et international ont échoué à rétablir la paix dans notre pays. Bien au contraire, la crise tend à s’enliser, à se normaliser et à s’aggraver, a-t-il affirmé.
Une déclaration qui tranche avec le discours officiel du pouvoir en place, qui continue de miser sur la diplomatie multilatérale pour faire pression sur le Rwanda et espérer un cessez-le-feu durable avec les rebelles du M23. Mais pour Patrick Nkanga Bekonda, l’illusion d’une solution imposée de l’extérieur a fait long feu.
Une diplomatie sans résultats concrets
Les processus de Luanda, portés par l’Angola, celui de Nairobi avec la facilitation kenyane, et les engagements plus récents pris à Doha ou encore lors des réunions avec les partenaires à Washington, ont tous eu un dénominateur commun : une absence de mise en œuvre réelle sur le terrain.
Malgré la multiplication des déclarations de cessez-le-feu, des plans de retrait des troupes rebelles ou encore des menaces de sanctions contre Kigali, la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu continue de se détériorer. Les combats s’intensifient, les populations civiles paient un lourd tribut, et les perspectives de paix durable semblent de plus en plus lointaines.
Un appel à une prise de conscience nationale
Face à cette impasse, Patrick Nkanga Bekonda lance un appel fort à la souveraineté et à la responsabilité collective :
Il apparaît désormais évident que l’issue ne peut être que nationale. C’est en puisant dans nos propres forces, nos valeurs et notre volonté collective, transcendant nos contradictions les plus profondes et les plus difficiles à concilier, que nous devons bâtir la solution. Car la réponse durable à nos épreuves ne viendra que de l’intérieur.
Un positionnement qui remet sur la table le débat sur l’efficacité des solutions purement diplomatiques face à des dynamiques de guerre complexes, enracinées dans des enjeux économiques, ethniques et géopolitiques. Le cadre du PPRD semble suggérer une refondation du consensus national, au-delà des clivages politiques, pour reconstruire une armée crédible, réconcilier les communautés, et rompre avec la dépendance chronique aux médiations extérieures.
Un message politique en filigrane ?
Si le message est avant tout patriotique, certains observateurs y verront aussi une critique voilée de la stratégie de l’actuel régime, accusé par ses détracteurs de se reposer excessivement sur la communauté internationale. En cette période, cette sortie du PPRD pourrait également être interprétée comme une tentative de repositionnement sur l’échiquier politique national, à la faveur d’un discours de rupture. Reste à savoir si cet appel à une solution congolaise pourra mobiliser au-delà des clivages politiques, et surtout, si les institutions actuelles sauront l’entendre.
Par la Rédaction / Le Tremplin
