À un moment où la République démocratique du Congo fait face à d’importants défis socio-économiques, sécuritaires et diplomatiques, l’Assemblée nationale, censée être le moteur de l’élan législatif national, se transforme en une arène de règlements de comptes politiques et de querelles intestines.
Après Kamerhe, le tour de Mboso ?
Tout a commencé avec la tourmente autour de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, accusé d'opacité dans sa gestion et de manque de loyauté envers le chef de l’État, Félix Tshisekedi. Une situation explosive qui a visiblement ouvert la boîte de Pandore. S’en sont suivies des attaques ciblées contre Jacques Ndjoli, Dominique Munongo, puis Tshilumbayi, vice-président, aujourd’hui dans le collimateur d’une pétition de destitution.
Mais la saga ne s’arrête pas là. Désormais, c’est Christophe Mboso, deuxième vice-président, qui est la cible d’une nouvelle pétition lancée par les députés réputés proches de Tshilumbayi. L’accusation principale : absentéisme et désordre dans le fonctionnement du bureau. Un député, cité par le journaliste Yves Buya sur le réseau X, est catégorique : “ Il va partir. Il est à la base du désordre. Il va payer le prix.”
Ambitions personnelles contre discipline collective
Ce spectacle désolant qui se joue en plein hémicycle met à nu les failles béantes de l’Union sacrée de la nation, censée être la grande coalition autour du président Tshisekedi. Au lieu de faire bloc autour d’un programme commun, les membres de cette plateforme se livrent à des luttes d’influence, chacun cherchant à sécuriser une position stratégique. Le pouvoir devient un enjeu personnel, et non un levier pour transformer la vie des Congolais.
Dans ce climat de tension, les priorités du pays semblent reléguées au second plan : la crise dans l’Est, le coût de la vie, l’éducation, la santé, la justice... autant de fronts qui auraient besoin d’une Assemblée nationale soudée, proactive, et tournée vers le peuple.
Quand la famille politique se déchire en public
Ce qui choque davantage l’opinion, c’est que ces querelles ne viennent même pas de camps opposés. Ce sont des membres de la même famille politique, censés défendre la vision du même leader, qui s’entre-déchirent sur la place publique, au vu et au su de tous. L’Union sacrée, qui prétendait être le socle de la majorité parlementaire, se révèle être une coalition de façade, minée par des ambitions mal contenues.
Un message inquiétant pour le peuple
Le peuple congolais, déjà éprouvé, regarde cette scène avec amertume. Le message envoyé est clair : les intérêts personnels et les calculs politiques priment sur le bien commun. L’Assemblée nationale, lieu symbolique de la démocratie, est en train de devenir le théâtre de l’indiscipline, du clientélisme et de la lutte pour le positionnement.
Le Tremplin