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Processus de paix : le Parlement rwandais accuse Kamerhe de duplicité


Un parfum de désillusion flotte entre Kigali et Kinshasa. Le Parlement du Rwanda a réagi avec fermeté, ce 1er août 2025, aux déclarations tenues à Genève par le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi. En marge de la 6ᵉ Conférence mondiale des présidents de Parlement, l’élu congolais aurait, selon Kigali, formulé des accusations "infondées" à l’encontre du Rwanda.


Dans un communiqué cinglant, le Parlement rwandais exprime sa "profonde préoccupation" face à ce qu’il considère comme une rupture brutale avec l’esprit de réconciliation affiché quelques jours plus tôt. À Paris, lors de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) tenue du 12 au 13 juillet, c’est pourtant ce même Kamerhe qui saluait le nouvel accord de paix conclu le 27 juin entre les deux pays sous médiation américaine.


Il avait même exhorté ses pairs à œuvrer pour sa mise en œuvre », rappelle le communiqué rwandais. Kigali voit donc d’un très mauvais œil ce qu’il qualifie de "revirement politique", estimant qu’il fragilise la crédibilité de l’engagement congolais au sein des efforts interparlementaires de paix.


Un message codé à Kinshasa ?

Au-delà de la réaction immédiate, la déclaration du Parlement rwandais semble surtout chercher à mettre la pression sur Kinshasa à l’approche d’échéances clés : la ratification parlementaire de l’accord de paix. Kigali craint que les tensions internes à la RDC, ou les discours politiciens fluctuants, ralentissent ou compromettent le processus.


Le Parlement rwandais en appelle ainsi à la "cohérence", à "l'intégrité" et au "respect des engagements". Une façon à peine voilée de suggérer que certaines voix à Kinshasa, y compris au plus haut niveau, pourraient jouer un double jeu.

Vital Kamerhe isolé ?

Cette passe d’armes met en lumière les fragilités de la dynamique de paix dans les Grands Lacs. Kamerhe, qui avait semblé s’ériger en artisan du dialogue interparlementaire à Paris, se retrouve désormais sous les projecteurs et sous le feu des critiques de Kigali.


Reste à savoir s’il réagira officiellement à cette mise en garde rwandaise, ou si Kinshasa choisira la voie du silence diplomatique. Dans les couloirs feutrés du pouvoir congolais, certains redoutent déjà que cette sortie fragilise davantage les équilibres précaires autour du processus de paix.


Letremplinfos.com suivra de près l'évolution de ce bras de fer parlementaire, dont les implications pourraient dépasser le simple terrain de la rhétorique pour impacter, une fois de plus, la stabilité régionale.


Rédaction / Letremplinfos.com

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