Par la Rédaction de Letremplinfos.com
Une confusion aux allures de scandale secoue actuellement le processus d’octroi des licences CAF clubs en République démocratique du Congo. En toile de fond : Emmanuel Kande, inspecteur CAF et point focal de la licence CAF au sein de la FECOFA, accusé de manipulations et de pratiques opaques à des fins personnelles. Plusieurs dirigeants de clubs lèvent le voile sur ce qu’ils qualifient d’"arnaque institutionnalisée" qui risque de ternir l’image déjà fragilisée de la Fédération congolaise de football association (FECOFA).
Il n’est pas clair ”, s’insurge un dirigeant sous anonymat. “Que le club soit en règle ou non, la première chose qui l'intéresse, c’est qu’on paie 2.500 dollars pour introduire le dossier. On ne sait même pas où va cet argent : à la FECOFA ? à la CAF ? ou dans sa propre poche ?” poursuit-il, visiblement écœuré.
Une gestion trouble et des pratiques discutables
Les faits remontent à plusieurs saisons. Déjà à l’époque, un cas frappant avait été signalé : alors que le DCMP accusait des retards de paiement envers ses joueurs et son staff, condition éliminatoire pour l’obtention de la licence, M. Kande avait malgré tout accepté leur candidature, encaissant les fonds afférents. Résultat : une place était restée vacante dans les compétitions africaines, au détriment de clubs potentiellement plus conformes.
Plus récemment, c’est à Kolwezi que l’affaire a rebondi. M. Kande, selon plusieurs sources concordantes, s’y serait rendu avec un document de licence CAF club fabriqué localement, plutôt que celui officiellement délivré par la CAF et transmis par voie électronique via le secrétariat général de la Fédération. Pourquoi une telle démarche physique alors qu’un simple courriel aurait suffi ? Pourquoi imprimer un document censé être authentifié électroniquement ? La réponse semble tenir en un mot : argent.
Une double attribution qui intrigue
Le comble : le FC MK, finaliste malheureux de la dernière Coupe du Congo, et le FC Simba de Kolwezi, vainqueur de la 59e édition, déclarent chacun avoir obtenu une licence CAF club pour participer à la prochaine Coupe de la Confédération. Une aberration selon plusieurs analystes : deux clubs pour une seule place… Qui ment ? Qui est manipulé ? Et surtout, qui autorise une telle cacophonie ?
La situation soulève plusieurs questions de fond :
La CAF a-t-elle rouvert exceptionnellement la période de dépôt des candidatures après le 14 juillet 2025, date butoir officielle ?
Sur quelles bases le responsable des licences CAF à la FECOFA distribue-t-il les autorisations ?
Qui assure aux clubs qu’ils peuvent déposer un dossier même hors délai et prétendre à une place continentale ?
Est-ce une stratégie pour soutirer des fonds aux clubs, au mépris des règlements et de l’éthique ?
Urgence de transparence
À ce stade, un éclairage officiel de la FECOFA est indispensable. Le silence de l’institution ne fait qu’amplifier les soupçons et laisse le champ libre à des pratiques qui nuisent à la crédibilité du football congolais sur la scène continentale.
Le football national ne peut se permettre d’être dirigé à coups de deals informels, d’arrangements obscurs et de promesses sans fondement. Il en va de l’avenir des clubs, du respect des règlements CAF, mais surtout de la dignité d’un sport censé être un vecteur de transparence, de rigueur et de mérite.
Letremplinfos.com continue de suivre cette affaire de près et reste attentif à toute communication officielle de la FECOFA ou de la CAF pour clarifier la situation.