De retour d’Allemagne, le cardinal Fridolin Ambongo a levé les ambiguïtés autour de la cession controversée de la propriété de l’Église catholique située sur l’avenue Sendwe, dans la commune de Kalamu. Devant les prêtres et responsables diocésains réunis à Kinshasa mercredi, l’archevêque métropolitain a précisé qu’il ne s’agit nullement d’une vente, mais d’un contrat de location d’une durée de dix ans, renouvelable une fois.
« C’est une location qui fera l’objet d’une évaluation tous les dix ans. Nous espérons que, d’ici là, la situation du pays évoluera favorablement et que l’Église sera alors en mesure d’y construire une basilique », a déclaré le prélat.
Une délocalisation envisagée vers l’Est de Kinshasa
Le cardinal Ambongo a également évoqué la possibilité de construire la future basilique ailleurs que sur le site de Sendwe. L’extension urbaine de la capitale vers sa partie orientale, notamment dans le district de Tshangu, invite à une réflexion stratégique.
« Ce terrain est marécageux et proche de l’aéroport, ce qui limite la hauteur des constructions. Pour un édifice d’une telle envergure, ces contraintes doivent être prises en compte », a-t-il expliqué. Une étude est en cours au sein du conseil pastoral pour déterminer l’emplacement idéal entre Sendwe et l’est de la capitale.
Opacité persistante sur les ressources financières
Si les contours juridiques du contrat ont été clarifiés, la gestion des ressources financières générées par la location demeure floue. Aucun chiffre n’a été communiqué, pas plus que l’identité de la structure chargée de superviser l’accord. Interrogé sur ces points, le cardinal s’est contenté de promettre des éclaircissements ultérieurs, qui seront fournis par ses avocats.
Une responsabilité collective
Le prélat a insisté sur le fait que la question de Sendwe concerne l’ensemble de la communauté catholique, et pas uniquement la hiérarchie ecclésiastique. « Sendwe n’est pas l’affaire du cardinal, ni seulement des prêtres. C’est une affaire du peuple de Dieu. Il est essentiel que tous comprennent ce qui se joue pour mieux informer les autres », a-t-il affirmé. Il a invité les curés à sensibiliser leurs fidèles lors des messes à ce sujet.
Un appel à la planification urbanistique dans les paroisses
Profitant de l’occasion, le cardinal a appelé les paroisses à élaborer des plans de masse pour encadrer la construction de leurs infrastructures. « Trop souvent, les édifices sont érigés au gré des besoins immédiats, sans vision d’ensemble. Ces plans, conçus par des architectes qualifiés, devront être validés par le bureau diocésain de projets », a-t-il indiqué, soulignant les risques d’inondations ou de démolitions.
Un mot d’ordre d’apaisement
Avec ces précisions, l’archevêque de Kinshasa entend dissiper les rumeurs et tensions suscitées par le partenariat avec les investisseurs chinois. Il réaffirme que le site de Sendwe reste propriété de l’Église catholique et qu’il s’agit d’une mise en location temporaire, dans l’attente d’une meilleure conjoncture pour réaliser le projet de basilique.
La gestion de ce dossier sensible reste cependant sous haute surveillance, tant du côté des fidèles que de l’opinion publique.
KD