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“Pendant qu’on parle de paix à Paris, le feu continue de brûler ici”
Dans un ton ferme, Kabange Numbi dénonce le décalage entre les discours diplomatiques et la réalité du terrain :
“Pendant que l’on échange des vœux de paix à Paris, le feu des conflits et de l’injustice continue d’être le quotidien de nombreux concitoyens piégés par l’inaction des autorités.”
Selon lui, les dirigeants congolais portent la responsabilité première de la crise persistante dans l’Est du pays :
“Quelle est l’utilité de ces paroles de paix lorsque ceux qui détiennent effectivement les leviers du pouvoir à Kinshasa se refusent obstinément à les incarner ?”
Un dialogue véritablement inclusif
Kabange Numbi critique la tendance du pouvoir à privilégier les forums internationaux au détriment des initiatives internes :
À quoi bon multiplier les conférences à l’étranger si, simultanément, l’on persiste à museler les voix de l’opposition, à criminaliser toute opinion divergente, et à rejeter tout processus de dialogue véritablement inclusif ?
Pour l’ancien ministre de la Santé, la réconciliation nationale doit se bâtir sur un dialogue interne, réunissant l’ensemble des forces vives : opposition, majorité, société civile, autorités coutumières, femmes et jeunesse.
“Les grandes réconciliations nationales sont, par essence, des œuvres internes. C’est ici, sur cette terre éprouvée, que doit s’opérer le dialogue.”
Une critique politique adressée à Kinshasa
Proche du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, Félix Kabange Numbi adresse un message clair au pouvoir actuel :
“En refusant de manière systématique le dialogue national et inclusif, l'autorité en place ne fait que retarder l'avènement d'une vérité inéluctable : la paix véritable procède de la souveraineté populaire.”
Son propos résonne dans un contexte où les tensions politiques et sécuritaires demeurent fortes dans l’Est du pays, malgré la multiplication des initiatives diplomatiques régionales et internationales.
“Rectifier la trajectoire”
Kabange Numbi conclut son message par un avertissement et un appel au sursaut :
"Il est encore temps de rectifier la trajectoire. Il est impératif d’écouter, de dialoguer et d’agir. La paix ne se décrète pas dans une capitale étrangère. Elle se bâtit au Congo, avec la pleine participation de tous les Congolais".
La conférence internationale de Paris du 30 octobre 2025 a réuni plusieurs chefs d’État africains, des représentants de l’Union africaine et des partenaires européens, autour de la sécurité dans la région des Grands Lacs. Alors que Kinshasa salue les engagements pris par la communauté internationale, une partie de l’opposition congolaise juge ces initiatives “déconnectées” de la réalité du pays et dénonce une absence de dialogue national réel.
L’intervention de Félix Kabange Numbi s’inscrit dans la continuité du discours du FCC, qui prône une "solution congolaise" aux crises du pays. En rappelant que la paix ne peut venir que d’un consensus interne, il cherche à repositionner l’opposition comme acteur incontournable du processus de réconciliation.
Le Tremplin
