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| Amos Mbayo, présidentsortant du COC |
À quelques semaines des élections pour le renouvellement des animateurs du Comité Olympique Congolais (COC), prévues en novembre 2025, l’heure est au bilan. Le mandat d’Amos Mbayo, qui s’achève, offre un contraste frappant entre les ambitions statutaires du Mouvement olympique congolais et les actions concrètes menées au cours des dernières années.
Selon l’article 6 des statuts du COC, 21 missions fondamentales sont assignées à cette structure, allant de la promotion des valeurs olympiques à la coordination internationale, en passant par la lutte contre le dopage, l’inclusion des femmes, et l’organisation des Jeux nationaux.
Or, après analyse, seuls 7 objectifs ont été réellement atteints. Le reste est resté lettre morte, souvent relégué au second plan. Parmi les missions accomplies, trois sont à mettre au crédit de la coordination des activités internationales, trois autres à la lutte antidopage, un domaine où s’est distingué le Dr René Ngiebe, seul membre à s’être véritablement investi dans ce volet, et un objectif lié à l’autonomie institutionnelle du COC, jalousement défendue durant ce mandat comme lors des précédents.
Objectif par objectif : ce que disent les statuts, ce qui a été fait
Voici un décryptage détaillé des 21 objectifs du COC, avec un bref commentaire sur leur degré de réalisation :
Objectifs réalisés (7/21)
Objectif 7 : Coordonner, assurer et organiser la participation des athlètes aux jeux multidisciplinaires.
Réalisé. Une mission exécutée, principalement dans une logique de validation des fonds de participation. La coordination du COC a été assurée grâce à l’implication du gouvernement.
Objectif 13 : Lutter contre l’usage de substances interdites dans le sport
Réalisé. Le Dr René Ngiebe a mené une campagne de fond, médiatique et constante, en approchant les fédérations et en relançant les contrôles médicaux, souvent négligés auparavant.
Objectif 14 : Mettre en œuvre le Code mondial antidopage
Réalisé. Conformité réglementaire assurée, en grande partie grâce à la rigueur du Dr Ngiebe, qui a piloté ce chantier avec professionnalisme.
Objectif 15 : Veiller au respect du Code mondial antidopage dans toutes les compétitions nationales.
Réalisé. Les règlements antidopage ont été intégrés dans les textes du COC, bien que les pratiques fédérales traînent les pas.
Objectif 16 : Préserver l’autonomie du COC face aux pressions extérieures.
Réalisé. Malgré les tensions avec certaines autorités, le COC a résisté aux tentatives d’ingérence politique, affirmant sa souveraineté institutionnelle.
Objectif 18 : Assurer la liaison avec le CIO, les CNO étrangers et les comités organisateurs des jeux.
Réalisé. Les relations internationales ont été entretenues pour garantir l’accès aux invitations officielles, même si la question liée à l’accès aux financements demeure floue.
Objectif 21 : Regrouper les fédérations sportives olympiques et non olympiques au sein du COC.
Réalisé. L’architecture fédérative du COC est restée fonctionnelle, même si elle souffre d’un manque de dynamisme dans la concertation.
Objectifs non réalisés (14/21)
Objectif 1 : Promouvoir et protéger le Mouvement olympique selon la Charte.
Non réalisé. Faute d’initiatives concrètes, cette mission reste théorique.
Objectif 2 : Intégrer les valeurs olympiques dans l’éducation.
Non réalisé. Aucun programme scolaire ou universitaire n’a été lancé à cet effet.
Objectif 3 : Faire respecter la Charte Olympique en RDC.
Non réalisé. Le fonctionnement du comité a souvent dérogé aux principes de collégialité et de transparence.
Objectif 4 : Promouvoir la culture et les arts dans le sport.
Non réalisé. Totalement absent du mandat.
Objectif 5 : Créer une Académie nationale olympique et un musée.
Non réalisé. Ce projet n’a connu aucun début de mise en œuvre.
Objectif 6 : Encourager le sport de haut niveau et le sport pour tous.
Non réalisé. Les actions concrètes pour le sport de masse ou l’élite sont inexistantes.
Objectif 8 : Former les cadres sportifs en partenariat avec les fédérations
Non réalisé. Aucun cycle de formation ni convention internationale active.
Objectif 9 : Participer à un programme national de développement du sport
Non réalisé. Le COC n’a jamais été partie prenante d’un tel programme.
Objectif 10 : Arbitrer les conflits internes du mouvement sportif
Non réalisé. Les différends entre fédérations ou entre membres d’une même fédération ont été ignorés ou mal gérés. Le COC lui-même est partie au conflit dans certains cas.
Objectif 11 : Coopérer avec les institutions pour développer le sport d’élite et de masse.
Non réalisé. Manque total de partenariatinstitutionnel.
Objectif 12 : Lutter contre la discrimination et la violence dans le sport.
Non réalisé. Aucun discours officiel ni action concrète sur ce terrain.
Objectif 17 : Favoriser la participation des femmes dans le Mouvement olympique.
Non réalisé. Aucune politique inclusive n’a été mise en œuvre. Pour preuve, depuis plus d’une décennie, le Comité exécutif du COC ne compte qu’une seule femme, Mme Mike Tshifutshi, sur autant d’hommes.
Objectif 19 : Organiser régulièrement les Jeux nationaux.
Non réalisé. Promis à plusieurs reprises, ces jeux n’ont jamais été organisés. Une promesse non tenue.
Objectif 20 : Défendre les intérêts des membres et des athlètes.
Non réalisé. Les athlètes continuent de dénoncer l'absence de soutien du comité et les membres se plaignent de l'égoïsme de décideurs (souvent à voix basse par crainte des représailles).
Une gouvernance à redéfinir
Avec seulement 7 objectifs atteints sur 21, le COC sortant laisse derrière lui un bilan contrasté, où les efforts ponctuels de quelques individus, comme le Dr Ngiebe, peinent à compenser une inertie générale sur les missions essentielles. La gouvernance a été largement orientée vers la gestion des participations internationales, au détriment du développement du sport à la base, de la culture olympique et de l’éthique sportive.
À l’aube des élections, les fédérations membres sont invitées à revenir à l’essentiel : les statuts, et à élire une équipe capable de remettre le COC sur les rails de sa mission. Le Mouvement olympique congolais ne peut plus se contenter d’une gestion d’attente. Il est temps d’agir.
Le Tremplin
