L’organisation congolaise Journaliste en danger (JED), engagée dans la défense de la liberté de la presse en République démocratique du Congo (RDC), a reçu ce mardi le Prix de la liberté de la presse 2025, décerné par Reporter sans frontières (RSF) Suède.
Le prix a été remis à Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de JED, lors d’une cérémonie organisée au Théâtre national de Suède, à Stockholm.
Il a dédié cette distinction à l’ensemble des journalistes congolais qui exercent leur métier dans des conditions souvent précaires et dangereuses.
Dans son allocution, Tshivis Tshivuadi a appelé les dirigeants mondiaux à s’impliquer davantage dans la recherche d’une solution durable au conflit qui ravage l’est de la RDC, où de nombreux civils, dont des journalistes, ont déjà perdu la vie.
D’après les données de RSF, plus de cinquante agressions visant des journalistes et des rédactions ont été signalées dans la province du Nord-Kivu depuis le début de l’année 2024. Ces attaques incluent des menaces, violences physiques, enlèvements et vols, ciblant souvent les médias locaux. Plusieurs professionnels ont ainsi dû abandonner leur travail ou fuir leur domicile.
RSF indique avoir répondu à quarante demandes d’assistance, pour un montant total de 47 000 euros, destinés à des évacuations d’urgence et à la protection des journalistes menacés.
Au total, 32 journalistes ont été relocalisés dans d’autres régions du pays et huit ont obtenu l’asile dans des pays voisins.
Les radios communautaires, essentielles à la circulation de l’information locale, sont particulièrement touchées.
Entre janvier 2024 et janvier 2025, 26 stations ont été pillées ou contraintes de fermer, dont une dizaine attaquées directement par des membres du M23, selon les informations recueillies par RSF.
Cette récompense internationale vient souligner le rôle central de JED dans la défense de la liberté de la presse en RDC, ainsi que les risques considérables auxquels font face les journalistes congolais, en particulier dans les zones de conflit.
Le Tremplin