| Christian Matata, Président de la FEVOCO, 2ᵉ Vice-Président du COC et candidat déclaré à la présidence du COC |
Par Charles Masudi
Il voulait simplement répondre à une question posée par un journaliste. Une question banale, légitime dans un processus démocratique : “Serez-vous candidat à la présidence du Comité olympique congolais (COC) ?” Christian Matata, actuel deuxième vice-président du COC, n’a insulté personne, n’a défié personne, n’a encore moins cité de noms. Il a juste eu l’audace de dire ce que beaucoup pensent tout bas : qu’il pourrait être une alternative crédible à la présidence d’une institution sportive qui s’enlise dans une stagnation chronique depuis plus d’une décennie.
Et voilà que l'on déclenche contre lui une cabale, une campagne de diabolisation qui révèle moins la solidité du “roi-président” que la panique d’un système qui a trop duré. Les alliés du président sortant, qui trône depuis 12 ans sans véritable compétition, ont choisi la méthode la plus lâche pour éliminer un adversaire : salir, insinuer, inventer. Faute d’arguments sur le fond, on s’en prend à la forme. Faute de critiques légitimes sur sa vision ou sa gestion, on attaque son entourage. Son frère, un homme adulte menant sa propre vie, devient subitement un prétexte, un bouc émissaire.
Cela relève d’une stratégie bien connue : détourner l’attention de l’essentiel pour embrouiller l’opinion publique. Mais les Congolais ne sont pas dupes.
Christian Matata n’est pas qu’un dirigeant sportif : il est aussi un professionnel accompli, banquier de métier, habitué à la rigueur, à la responsabilité et à la gestion des institutions complexes. Il ne s’est jamais attaqué personnellement à qui que ce soit. Il n’a jamais souillé le débat public. Mieux encore, il détient, comme beaucoup le savent désormais, des informations sensibles sur les pratiques du pouvoir actuel au COC, qu’il a choisi, par sagesse, de ne pas brandir. Une retenue qui devrait être saluée, pas méprisée.
Aujourd’hui, ce qu’il propose, ce n’est pas une guerre, ni une vendetta, mais une vision. Une volonté de moderniser, d’assainir, de réveiller une institution olympique endormie. Le COC, censé être un organe impartial de coordination et de développement du sport congolais, est devenu une forteresse verrouillée, où l’on nomme plus qu’on ne vote, où la loyauté à un homme compte plus que la compétence ou l’intégrité.
Pourquoi refuse-t-on que Christian Matata présente sa candidature comme tout citoyen congolais en a le droit ? Pourquoi cette peur de la transparence, du débat d’idées, de la confrontation des visions ? Pourquoi ce besoin maladif d’imposer le silence à ceux qui veulent parler ?
Le sport congolais a besoin de nouveaux visages, de sang neuf, d’énergie. Pas de manipulations, pas de règlements de comptes personnels, encore moins d’une monarchie sportive où seul le roi désigne ses vassaux.
Il convient d’appeler au respect des règles, à un débat digne, à une campagne électorale équitable où chacun aura le droit de proposer, de convaincre, de rêver. Car c’est cela, la démocratie. Christian Matata a le droit d’être candidat. Son frère n’est pas le sujet. Sa vision, si.
Et c’est sur cela que le roi du COC devrait se concentrer, s’il veut vraiment redevenir un acteur crédible du développement du sport en RDC.