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Vital Kamerhe jette l’éponge : fin d’un cycle ou début d’une nouvelle ère politique ?

 

Par Charles Masudi 

C’est une page importante de la vie politique congolaise qui se tourne. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale et président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), a officiellement déposé sa démission ce lundi, dans un climat politique de plus en plus tendu. Une décision qui intervient à la suite d’une motion de destitution initiée contre lui. Dans ce même sillage, la députée Dominique Munongo, proche du camp Katumbiste et également visée, a choisi de suivre la même voie.


Celui qu’on surnomme "le pacificateur", figure centrale de la scène politique congolaise depuis deux décennies, semble avoir pris acte d’un isolement croissant, au sein même de la majorité présidentielle. Si sa loyauté envers le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est restée constante à travers les épreuves( condamnation, emprisonnement, puis réhabilitation) les récents événements laissent penser que la confiance entre les deux hommes s’est étiolée.

Une alliance UDPS–UNC sous haute tension

Depuis sa formation, l’alliance entre l’UDPS et l’UNC a été perçue comme fragile. L’affaire des "100 jours", les tensions internes, les soupçons de double jeu, et le récent coup d’État manqué mené par Christian Malanga n’ont fait qu’amplifier les dissensions. Pour plusieurs analystes, cette coalition n’a tenu que sur un fil, et la chute de Kamerhe en serait l’épilogue inévitable.


Alors que certains reprochent à Kamerhe une gestion opaque et un opportunisme politique, d’autres estiment que son départ constitue une perte pour une majorité qui peine à se stabiliser. Des voix s’élèvent désormais pour regretter ce qui apparaît pour certains comme un sacrifice stratégique, dans un contexte où les ambitions personnelles et les logiques de clan prennent souvent le pas sur les véritables enjeux de gouvernance.

Fractures internes à l’UNC

La démission de VK a également dévoilé les divisions au sein même de son propre parti. Si une frange de ses militants lui reste fidèle, une autre lui reproche d’avoir privilégié les intérêts de son entourage immédiat (notamment son épouse Amida, perçue par certains comme une véritable "faiseuse de rois" dans l’ombre) au détriment des cadres et militants de l’UNC. Ces critiques traduisent un malaise profond et pourraient annoncer une recomposition de l’appareil du parti.

Et maintenant ?

L’avenir politique de Vital Kamerhe reste incertain. Pour de nombreux observateurs, il dispose encore des ressources pour rebondir, à condition que la justice ne revienne pas troubler une trajectoire déjà marquée par de nombreux revers. À 66 ans, l’homme politique garde un réseau étendu et une base populaire non négligeable, notamment dans l’Est du pays.


Reste à savoir si cette nouvelle étape marquera un repositionnement stratégique, voire une radicalisation face à ses anciens alliés, ou s’il continuera à œuvrer dans l’ombre pour une éventuelle réconciliation politique.


Une chose est sûre : la démission de Kamerhe ouvre une période d’incertitude à la tête de la Chambre basse et pourrait bien annoncer de nouveaux bouleversements dans l’équilibre du pouvoir en RDC.





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