Dans une note officielle datée du 26 mai 2025, signée par l’Inspecteur Général Hubert Kimbonza Sefu, il est clairement indiqué que cette pratique constitue une atteinte grave à l’éthique professionnelle et compromet la crédibilité du système éducatif congolais. Transmise à plusieurs échelons administratifs, du ministère central aux autorités provinciales, la note appelle à une interdiction formelle de ces regroupements illégaux à travers toutes les provinces de la RDC.
Qu’est-ce que le "Maquis" ?
Sous l’appellation "Maquis", se cache une réalité bien éloignée de ce qu’elle prétend être. Officiellement, ces regroupements sont présentés comme des centres informels de révision destinés à mieux préparer les élèves à l’EXETAT. En réalité, ils fonctionnent en dehors de tout cadre légal et pédagogique : encadreurs non reconnus, lieux d'apprentissage improvisés, absence de contrôle officiel. Mais ce n’est pas tout.
D’après plusieurs sources concordantes, ces "maquis" servent surtout de prétextes à des dérives inquiétantes. Les élèves y voient une liberté nouvelle, loin du regard des parents et des enseignants. Certains en profitent pour extorquer de l'argent à leurs familles, arguant de faux frais de participation ou d'encadrement. D'autres y trouvent un terrain libre pour entretenir des relations amoureuses cachées, sans réel objectif académique. L’étude, censée être au centre de ces rassemblements, devient secondaire voire inexistante.
Une tolérance zéro désormais exigée
Dans son message, l’Inspecteur Général ne mâche pas ses mots. Il ordonne aux Inspecteurs principaux provinciaux et aux Directeurs provinciaux de prendre des mesures strictes pour éradiquer ce phénomène dans leurs juridictions respectives. Il insiste également sur la nécessité de renforcer la surveillance et de ramener les préparatifs de l’EXETAT dans les cadres institutionnels reconnus, à savoir les écoles et établissements agréés par l’État.
L’instruction est claire : toute forme de complicité ou de tolérance dans la persistance des maquis entraînera des sanctions administratives sévères. Il est demandé aux responsables éducatifs, aux chefs de sous-divisions et à tous les inspecteurs de faire preuve de rigueur, d’intégrité et de fermeté, dans l’application de cette mesure.
Une décision saluée mais à suivre de près
Cette prise de position est saluée par de nombreux observateurs du secteur éducatif, exaspérés par le laisser-aller ambiant. Toutefois, la réussite de cette mesure dépendra de sa mise en œuvre réelle sur le terrain. Car si l'encadrement fait défaut, les "maquis" continueront à prospérer dans l’ombre, mettant en péril non seulement l’équité de l’examen national, mais aussi l’avenir de milliers de jeunes congolais.
La balle est désormais dans le camp des autorités provinciales et locales de l’éducation. Il y a urgence à restaurer l’ordre, la discipline et la qualité dans le système éducatif national, avant que les "maquis" ne deviennent la norme, et l’école, l’exception.