À la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA), le processus électoral est toujours au point mort. Alors que les élections devaient permettre de mettre en place une nouvelle direction, rien ne bouge. D’un côté, les présidents des ligues provinciales se disent abandonnés et sans réponses. De l’autre, le Comité de Normalisation (CONOR), par son Secrétaire général Maître Innocent Kibundulu, parle de problèmes juridiques et de soutien attendu de la FIFA.
Selon le calendrier publié par le CONOR le 27 décembre 2024, les élections des ligues nationales (jeunes, féminines et LINAFOOT) devaient avoir lieu les 29, 31 mars et 2 avril 2025. Toutes les ligues avaient convoqué leurs assemblées générales électives. Tout semblait prêt.
Mais à la surprise générale, aucun titre de voyage n’a été envoyé aux membres appelés à voter. Pire, aucune explication officielle n’a été donnée. Dans une lettre datée du 23 mai 2025, les ligues provinciales expriment leur incompréhension. Elles affirment même avoir tenté de rencontrer les responsables du CONOR à Kinshasa, sans succès. Finalement, elles ont été reçues par un membre du comité, mais depuis, aucune suite n’a été donnée.
Dans une lettre officielle signée par Maître Kibundulu le 7 mai 2025, le CONOR reconnaît que le processus est bloqué. Mais pour lui, ce blocage est justifié par deux raisons principales :
1. Des erreurs dans l’organisation : il y aurait eu des contradictions entre les commissions électorales, des fautes de procédure et des violations des textes qui régissent la FECOFA. Par exemple, la Commission d’éthique, qui devrait jouer un rôle important pour garantir la transparence, n’a pas été validée par l’Assemblée Générale.
2. L’arrivée d’un panel juridique FIFA-CAF : Pour éviter que les prochaines élections soient encore contestées, la FIFA et la CAF ont mis en place un panel d’experts juridiques. Leur rôle est de s’assurer que tout soit fait dans le respect des statuts et règles. C’est ce travail de fond qui retarde le processus.
Maître Kibundulu insiste sur le fait que le CONOR veut faire les choses correctement, même si cela prend plus de temps.
Les ligues provinciales tirent la sonnette d’alarme
Pour les responsables des ligues provinciales, ce retard a des conséquences graves. Sans comité exécutif élu, la FECOFA ne peut pas recevoir les financements de la FIFA, destinés à soutenir le développement du football congolais. Cela touche directement les clubs, les jeunes talents, les formations et même les compétitions.
Malgré leur déception, les ligues provinciales se disent prêtes à travailler avec le CONOR pour relancer le processus avant la date limite du 30 juin 2025.
Le football congolais est aujourd’hui bloqué entre des exigences juridiques et une forte attente des acteurs sportifs. Il est essentiel que le CONOR communique mieux, rassure les parties prenantes, et propose rapidement un nouveau calendrier réaliste. L’avenir du football en RDC dépend d’un retour rapide à la normalité.
Par Gullith Basakisa