Après la CAN U20, les Léopardaux méritent mieux : et si on construisait l’avenir dès maintenant ?

La participation des Léopards U20 à la dernière Coupe d’Afrique des Nations des moins de 20 ans, en Égypte, a marqué les esprits. Qualifiés pour la première fois en quart de finale, les jeunes congolais ont montré une image combative, disciplinée et prometteuse, malgré leur élimination face à l’Afrique du Sud (0-1 après prolongation). Cette performance mérite qu’on s’y arrête, pas seulement pour applaudir, mais surtout pour réfléchir à l’avenir.

Sous la direction du sélectionneur Guy Bukasa, les Léopardaux ont affiché une belle organisation tactique et un mental fort. Ils ont su faire face à des nations de football plus aguerries comme le Ghana ou le Sénégal. Même la défaite n’a pas été honteuse : elle a prouvé que la RDC n’est plus spectatrice, mais actrice sur le continent.

Ces jeunes, parmi lesquels Samuel Ntanda ou encore Makanza, ont brillé non seulement par leurs talents individuels, mais surtout par leur esprit collectif. Cette ossature devrait, sans hésitation, servir de base à l’équipe U23 et pourquoi pas, alimenter bientôt l’équipe A. La transition générationnelle commence ici.

Le départ de Guy Bukasa, annoncé après la compétition, est une perte qu’il ne faut pas banaliser. Pendant deux ans, il a réussi à inculquer rigueur, discipline et vision à des jeunes encore en pleine formation. Le football congolais, trop souvent instable, gagnerait à bâtir dans la continuité. Ne serait-il pas temps de revoir sa position ? Ce staff mérite la confiance de la FECOFA, non pas par pitié, mais parce qu’il a posé les premières pierres d’un vrai projet sportif. Rappelons-le : c’est avec les éducateurs patients et rigoureux qu’on construit les grandes équipes.

Les Léopardaux nous montrent que tout n’est pas perdu. Mais leur avenir dépendra aussi de ceux qui ont le pouvoir de les encadrer, les soutenir, les protéger. Il est temps que les dirigeants, les sponsors, les institutions publiques prennent conscience que ces jeunes ne sont pas seulement des joueurs : ce sont les futurs ambassadeurs de la RDC sur la scène mondiale.

Encadrons-les. Mettons en place des suivis psychologiques, des plans de carrière, des bourses, des académies bien gérées. Donnons-leur des matchs amicaux internationaux, des tournois de préparation, de la visibilité. Ce sont eux qui peuvent faire vibrer tout un peuple demain, pas par miracle, mais grâce à un travail sérieux dès aujourd’hui. La RDC doit arrêter de recommencer à zéro

À chaque compétition, on forme une nouvelle équipe, on change d'entraîneur, on oublie les leçons du passé. Cette fois-ci, arrêtons le cycle de l’oubli. La RDC a une pépinière de talents. Il faut bâtir autour d’eux, les suivre, les accompagner.

L’heure n’est pas à la critique destructrice, mais à la construction collective. Les Léopardaux ont montré la voie. À nous, maintenant, de ne pas leur tourner le dos.

 L’avenir du football congolais ne tombera pas du ciel. Il est entre les mains de ces jeunes et de ceux qui acceptent de les accompagner avec sérieux. Conservons le bon encadrement, renforçons les structures, et rêvons d’un football qui rend la RDC fière… durablement.

Gullith Basakisa